Dans la soirée d’hier lundi 4 mai, le ministre des Affaires étrangères Nassirou Bako Arifari et son collègue de la Santé, Dorothée Akoko Kindé Gazard ont rencontré les membres du corps diplomatique accrédités au Bénin. Ils étaient conviés à une séance d’échanges au ministère des Affaires étrangères sur une épidémie de méningite qui sévit déjà au Niger et qui plonge le Bénin en situation de pré-épidémie.
«Le cri, l’alerte du gouvernement béninois face à une épidémie de méningite qui sévit déjà au Niger et qui est aux portes des districts sanitaires des zones frontalières du Niger avec le Bénin ». Voilà l’information principale que le ministre des Affaires étrangères a portée à la connaissance des diplomates accrédités au Bénin qu’il a invités, hier dans la soirée. Pour lui, tout le monde connait le taux de létalité, et les victimes se comptent déjà par dizaines. «Le Bénin ne peut faire la politique de l’autruche. Les liens sont importants entre les deux pays et les canaux ne sont pas forcément contrôlables. Nous devons prendre les dispositions et c’est suite à cela que le président de la République nous a instruits afin d’évoquer avec vous la question et d’envisager comment organiser la riposte», a expliqué le ministre des Affaires étrangères aux diplomates, demandant à sa collègue de la Santé de donner les détails sur le sujet et de livrer les données techniques et expressions des besoins.
«La ceinture de méningite s’étend du Sénégal en Ethiopie et le Bénin est peu ou prou situé dans cette ceinture par les communes du Nord ; on y déplore déjà plus de 1000 cas avec environ 100 décès et précisément plus de 85 morts il y a plusieurs jours», a déploré Dorothée Akoko Kindé Gazard. Il faut s’inscrire dans la prévention, car le District de Gaya étant atteint, Karimama et Malanville regorgent des cas de méningite non contrôlés par rapport à la situation de pré épidémie dans laquelle sont plongées les villes ci-dessus, a fait remarquer le ministre de la Santé. Même si les 25 communes des deux Nord ont été vaccinées par la souche A du méningocoque, le Men afrivac, pour une immunité de 10 ans, la crainte du ministre de la Santé est que sur le plan bactériologique, malgré les vaccins de la souche A administrés, ce sont les souches C et W135 qui émergent et deviennent plus foudroyantes, a-t-elle expliqué. Ainsi, «Les ressources sont vraiment limitées et il faut non seulement les vaccins, mais également les antibiotiques et cela nécessite jusqu’à 10 milliards F CFA pour couvrir ces charges», a confié le ministre de la Santé.
Mais le ministre des Affaires étrangères, revient expliquer que ce n’est pas nécessairement des aides financières qu’il faut, mais que même des aides matérielles seraient les bienvenues.
Le phénomène sévit depuis janvier 2015 au Niger et les deux ministres appellent les diplomates à aider le Bénin à parer au plus pressé en le soutenant donc par des appuis financiers et ou matériels.
Actualité oblige, le ministre des Affaires étrangères avant d’entrer dans le vif du sujet a rappelé à ses hôtes, les résultats des élections législatives du dimanche 26 avril dernier qui ont été proclamés, dimanche 3 mai par la Cour constitutionnelle. Il a également profité de l’occasion pour présenter un exposé à ses hôtes sur la dématérialisation de l’ensemble des documents de pré-dédouanement fait par des responsables de la Société d’exploitation du guichet unique.