La classe politique désapprouve la militarisation des artères de Cotonou hier lundi 4 mai 2015 suite à la tentative d’arrestation du député Candide Azannaï. Les différents acteurs interrogés l’ont fait savoir à leur visite au domicile du Samouraï de Jonquet.
Alliance Abt : « Force doit rester à la loi »
« Nous avons suivi de très près les évènements qui se sont déroulés ce lundi 4 mai 2015 dans la ville de Cotonou. Par principe, l’alliance Abt déplore les actes de violence, de vandalisme et d’intimidation. Nous regrettons qu’une telle situation vienne à en rajouter aux inquiétudes des populations béninoises déjà lassées par la tension liée à l’organisation des élections. L’alliance souhaite donc que force reste à la loi, afin que si les procédures en cours doivent se poursuivre, qu’elles respectent les textes de la République. Ainsi donc, en tant que député en fonction, le député Candide Azannaï bénéficie de certains privilèges liés à ce statut. Ces privilèges doivent être respectés conformément à la loi. C’est pour nous l’occasion d’inviter les forces de sécurité, les officiers et les magistrats à faire preuve de professionnalisme, de neutralité politique. L’alliance Abt réaffirme son attachement à l’état de droit cher aux populations béninoises, et appelle les populations au calme et à la sérénité ».
Epiphane Quenum : « Ils étaient venus pour l’enlever »
Candide Azannaï n’était pas à son domicile en ce moment. Il a reçu la visite de plusieurs gendarmes pour notifier une simple convocation sur laquelle il est indiqué de se présenter dès réception. Cependant, la convocation indique bien sa qualité de parlementaire. « Convocation : Candide Azannaï, profession parlementaire domicilié à Zogbo est prié de se présenter dès réception au bureau de la compagnie de gendarmerie de Cotonou ». Pour notifier cette simple convocation qu’habituellement on fait déposer à domicile ou au délégué du quartier, on a fait venir une multitude de gendarmes. N’eut été la présence des avocats, ils auraient défoncé sa chambre. Son épouse a déjà été brutalisée parce qu’elle ne voulait pas laisser accéder les agents au domicile de ce parlementaire. Moi, je suis arrivé après mon confrère Djogbénou. La meute avait déjà été constituée. Apparemment, Candide Azannaï n’était pas chez lui, à la maison. Mais, la présentation de convocation n’a pas besoin de cette présence militarisée. En réalité, c’est une tentative d’enlèvement qui a échoué. Ils étaient venus pour l’enlever, et puis, tout de suite, une brigade s’est constituée. Voilà donc comment cette tentative d’enlèvement a été mise en échec.
LM