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Logiquement pas de marche ce jour
Publié le mercredi 6 mai 2015  |  Matin libre
Marche
© Autre presse par DR
Marche de protestation




La Renaissance du Bénin (Rb), le parti du Renouveau démocratique (Prd), les Forces démocratiques unies (Fdu), l’Alliance pour une nouvelle gouvernance (Ang) et des forces syndicales réunis au sein du Collectif des forces démocratiques ont prévu marcher ce jour. Le Collectif entend fustiger les menaces qui pèsent sur les libertés au Bénin après la tentative d’arrestation du député Candide Azannaï ce lundi. Les Forces cauris pour un Bénin émergent veulent également manifester leur soutien au chef de l’Etat le même jour dans la même ville.

Evaluant, quant à lui, les risques d’affrontement sur le terrain, le ministre de l’Intérieur a, à travers un communiqué rendu public hier, suspendu toutes les marches jusqu’à la fin du processus électoral en cours. Mais l’opposition ne l’entend pas de cette oreille. A en croire nos sources, le Collectif des forces démocratiques a maintenu son appel. Le député Candide Azannaï aurait promis même prendre la tête de la mobilisation annoncée pour ce jour. A l’analyse, la marche que l’opposition entend maintenir, est initiée mal à propos. Et pour cause. Le lundi dernier, Cotonou a frôlé le pire. Les actes posés par les vandales étaient d’une violence rare. Aussi bien les biens publics que ceux appartenant à des particuliers ciblés ont été attaqués et détruits. Cotonou n’a pas été la seule ville à manifester contre la tentative d’arrestation de Candide Azannaï.

Des marches de protestation ont été organisées aussi à Abomey, et des mouvements d’humeur ont été signalés à Abomey-Calavi le lundi. Le Bénin était vraiment à deux doigts du chaos. Deux jours après les évènements malheureux, la tension reste vive. La situation est encore volatile dans plusieurs quartiers de Cotonou. Les vandales du lundi dernier sont toujours prêts à reprendre du service. Autoriser dans un tel contexte des camps adverses à marcher à Cotonou, c’est presque appeler à l’affrontement. Toute marche de protestation est potentiellement «crisogène». Les esprits restent surchauffés. Et logiquement, la classe politique et la société civile ont plutôt l’obligation de travailler à ramener le calme et la sérénité dans la cité. Le communiqué du ministre de l’Intérieur ne manque donc pas de pertinence.
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