Plusieurs ministres du gouvernement de Boni Yayi ont réussi à se faire élire aux dernières élections législatives qui ont eu lieu le dimanche 26 avril 2015. Désormais élus du peuple, plusieurs se demandent s’il faut rallier le palais des Gouverneurs ou rester accrochés au navire du changement en fin de parcours ?
Treize (13) ministres encore en fonction sont élus députés à l’issue du scrutin législatif du 26 avril dernier. C’est sous la bannière de l’Alliance des Forces Cauris pour un Bénin Emergent-FCBE- qui contrôle le pouvoir d’Etat que ceux-ci ont pu obtenir le sésame pour l’Assemblée Nationale. L’ambition du gouvernement de Boni Yayi, c’est de parvenir à la majorité parlementaire qui lui permette surtout de réviser la Constitution béninoise du 11 décembre 1990. Et c’est cette raison qui a motivé nombre de membres du gouvernement à s’engager dans le combat législatif, bénéficiant bien évidemment de la présence continue sur le terrain, justifiée par les diverses marches de soutien et autres messes de remerciements, et même des moyens de l’Etat.
L’autre ambition qui ne doit passer inaperçue, c’est la conservation du pouvoir par cette majorité, même après Yayi. Ainsi dit, à quel niveau doit se jouer le jeu pour que tout ce qui est prévu soit accompli et effectif ? Au gouvernement ? Non, mais plutôt à l’Assemblée. Partant, tous ces ministres élus partiront-ils à l’Assemblée ou se feront-ils remplacer par leurs suppléants ? C’est là que demeure la grosse interrogation.
Au-delà de cet aspect purement politique, il ne faut pas perdre de vue qu’il y a aussi des questions d’intérêts, peut-être ostensibles ou cachées. Et c’est ici que commence le vrai débat sur le choix à opérer par chaque ministre élu. Il y a à choisir entre rester au gouvernement pour environ huit mois (et laisser la place au suppléant d’aller siéger) ou partir à l’Assemblée pour une durée constitutionnelle de quatre ans. En tout cas, la loi permet que chaque personnalité concernée prenne le temps qu’il faut pour se fixer. L’Article 368 stipule que: « Les fonctions de membre du Gouvernement sont incompatibles avec l'exercice de tout mandat parlementaire, sous réserve du bénéfice du délai de trente (30) jours prévu par l'article 375. ». C ‘est dire clairement que chacun d’eux devra peser les avantages et les inconvénients liés au choix à faire librement.
Pour le moment, ils sont comme pris dans un dilemme, parce qu’il leur est difficile de rompre les amarres maintenant que le chef qui estime les avoir fait, a plus que besoin de chacun d’eux pour atterrir le 06 avril 2016. Doivent-ils accepter écourter leur carrière politique avec la fin d’un régime ou chercher à accrocher le nouveau navire dont les prémices sont perceptibles ? En tout cas, on sait d’expérience au Bénin que le retournement de veste pendant qu’il est encore temps et que ses intérêts sont en jeu est un sport régulier. Le président Yayi devra aussi rassurer certains en formant au plus tôt son gouvernement, celui qui va le conduire vers la sortie.
Mais les nouveaux députés encore au gouvernement font face à leur destin.
F.M