Au Bénin comme dans la plupart des pays de l’Afrique de l’Ouest francophone, la langue officielle de travail est le français. Très faiblement utilisé au Bénin où, les langues nationales sont nettement dominantes, il serait bon que les autorités politiques et en charge des questions scolaires se décident à prendre, la courageuse mesure d’introduire sur une base consensuelle au plan national, une langue nationale dans le système scolaire.
Le développement harmonieux d’une nation se base assurément sur son fondement culturel dont, l’un des éléments importants est, la langue nationale. Dans le système scolaire des pays francophones de l’Afrique occidentale, la langue officielle et de travail est le français, une langue héritée de la colonisation. Ce qui suppose qu’aucun de ces pays n’a suivi les traces des pays de l’Afrique de l’Est qui ont fait du Swahili, la seconde langue nationale. L’utilisation de la langue officielle et de travail a ceci de particulier qu’elle est très sélective et élitiste. Au Bénin, elle perçue comme la langue de l’intellectuel c'est-à-dire du « Akowé ».
Cela est si vrai qu’au temps colonial et dans la première décennie après les indépendances, pour faire du Béninois la copie collée du Français, un système de signal physique a été instauré pour désigner et faire honte à l’écolier qui parlait mal le français. Ce temps est passé. De nos jours, c’est le signal moral qui a cours. C’est au travers de la pression morale que l’on exerce sur l’apprenant qu’on veut, parents et éducateurs confondus, amener l’enfant à comprendre qu’il doit tout faire pour parler et écrire correctement le français.
Ainsi se formate l’intellect du « Akowé » qui chez lui, est parfois incapable de pratiquer sa langue maternelle, de l’écrire. Et pourtant, contrairement à ce que les colons ont fait croire aux africains, l’un des moteurs de leur développement est bel et bien l’usage de supports linguistiques nationaux.
Il est à espérer que, la République du Bénin se décide enfin à en finir avec les tâtonnements liés à des questions de sensibilités ethniques pour choisir au plan national une ou trois langues nationales au plus comme langue de travail. Les autorités politiques en charge de la mise en application de cette politique linguistique doivent savoir et accepter que : ce n’est pas la pléthore de langues qui contribue, dans ce cas au développement mais, celle issue d’un choix responsable et consensuel. Les grandes nations développées du monde à l’instar des pays occidentaux, du Japon, de la grande Chine, de la Corée du Sud etc. sont passés par là. Pourquoi pas la République du Bénin ?
Kolawolé Maxime SANNY