Deux présumés criminels fauniques sont tombés dans les mailles de la police nationale en fin de semaine dernière à Houégbo dans la commune de Toffo. Ils ont été pris en flagrant délit de transaction de 103 bébés python royal, 21 gros pythons royaux et plusieurs kilogrammes d’écailles de pangolins.
Des espèces intégralement protégées par la législation béninoise allègrement trafiquées par des vils individus. Selon la loi 2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune : la chasse, la capture, la détention, le transport et la commercialisation des espèces intégralement protégées sont interdits et les infractions vis-à-vis de ces espèces sont punies de 6 mois à 10 ans de prison fermes avec des amendes allant de 300 000 FCFA à 800 000 FCFA...
Les présumés trafiquants arrêtés ce jeudi à Houègbo encourent donc une peine d’emprisonnement allant de 6 mois à 5 ans et /ou une amende allant de trois cent mille à huit cent mille FCFA selon les articles 153 et 154 de la loi portant régime de la faune en République du Bénin. Toutefois d’après l’article 149 de la même loi, les poursuites relatives aux infractions peuvent être arrêtées moyennant l’acceptation et le règlement par « le délinquant » d’une transaction dument proposée par le responsable de l’administration chargée de la faune. Mais pour éviter toutes formes de corruption et pour une meilleure conservation de la faune sauvage de notre pays, il serait recommandé de passer à la répression, conseillent certaines organisations non gouvernementales qui luttent contre la corruption et la criminalité faunique dans notre pays. Les conséquences du braconnage et du commerce illégal d’espèces sauvages touchent non seulement la biodiversité, mais également la paix, la sécurité, ainsi que l’intégrité des Etats et les conditions de vie des populations. Face à ce braconnage de type nouveau, plusieurs actions ont été initiées par les Etats africains. Au nombre d’elles, la dernière rencontre panafricaine sur le braconnage de la faune sauvage et le commerce illicite des espèces fauniques protégées par la loi. Cette rencontre internationale qui s’est tenue à Brazzaville au Congo au début de ce mois de mai, a incité les pays africains à faire bloc derrière l’Union Africaine pour bouter la criminalité faunique hors du continent .Pour ce faire, les participants ont décidé de punir à les criminels fauniques aux mêmes peines que les trafiquants de la drogue. Au Tchad, une unité mobile de la Brigade nationale de lutte contre le braconnage et la dégradation de l’environnement a été créée. Les exemples du Bénin, avec des trafiquants et braconniers arrêtés et condamnés, de la République du Congo, où des trafiquants d’ivoire ont été condamnés à 5 ans de prison ferme, la peine la plus lourde prévue par la Loi Congolaise, du Gabon, avec la naissance de la Brigade de la jungle et l’implication massive des forces armées sont unanimement salués par les participants venus de tous les coins du monde. Depuis quelques mois déjà en effet, notre pays, grâce au programme d’appui à l’application de la loi sur la faune et la flore, mise en œuvre par une ONG, le Bénin s'est donc engagé fermement à lutter contre la criminalité faunique afin de sauvegarder ce patrimoine pour les générations futures et pour ne plus observer la disparition des espèces animales sauvages. Mais il va falloir la collaboration sans faille des autorités compétentes et de la justice béninoise pour la réussite totale de cette opération afin que vive nos parcs nationaux et les animaux sauvages.
Josaphat FINOGBE