Depuis ce matin du lundi 4 mai 2015, Cotonou connait une vive tension suite à la convocation du député Candide Azanaï par la Compagnie de gendarmerie de Cotonou.
Aux dires de l’avocat Joseph Djogbénou qui a reçu la convocation, cette dernière ne porte aucun motif. Selon l’avocat au barreau, les gendarmes avaient essayé de défoncer le portail du domicile du député. Pour Me Djogbénou, la procédure pour l’arrestation d’un député est clair et ce qui s’est passé il y a quelques minutes n’est, à l’en croire, rien d’autre que de la « violation de domicile ». « Nous allons saisir le procureur de la république », a indiqué le professeur de droit élu député. La convocation fait suite, a-t-il ajouté, à une plainte du président Boni Yayi contre candide Azannaï, à travers ses avocats, pour les propos injurieux tenus à son encontre pendant la campagne électorale pour les élections législatives du 26 avril dernier. Pendant la campagne pour les législatives du 26 avril dernier, Boni Yayi et son ancien ministre ont échangé des propos peu courtois. Le président de la République avait traité Azannaï de «bandit». Comme le berger à la bergère, le député de la 16ème circonscription électorale a réagi en qualifiant Boni Yayi «d’impoli» et de «mythomane».
«Personne n’a voulu arrêter Candide Azannaï»
Très attendue toute la journée, la réaction des autorités compétentes, dans ce qu’il convient d’appeler l’affaire Azannaï, n’est tombée qu’en début de soirée. A travers un point de presse, le directeur général de la gendarmerie nationale, le colonel Emile Elomon a donné la version officielle sur ce qui embrase la ville de Cotonou depuis la matinée de ce lundi. Pour lui, «Personne n’a voulu arrêter Candide Azannaï».
Quant au Secrétaire général du gouvernement (Sgg) Alassani Tigri, il est intervenu sur la télévision nationale dans le journal du 20H. Dans son communiqué, Alassani Tigri a abondé dans le même sens que le directeur général de la gendarmerie nationale. « Azannaï a systématiquement pris le président de la République pour une cible à couvrir d’injure», a renchéri le Sgg Alassani Tigri. Il qualifie «d’inadmissibles» et d’ «inacceptables pour l’image du Bénin et de sa démocratie», ces «propos» contre lesquels le président Boni Yayi a décidé de porter plainte. « Le statut de député et d’homme politique ne met pas au-dessus de la loi », a-t-il rappelé. Avant de marteler que « personne n’a voulu arrêter Candide Azannaï (…).
Gathum Gbaguidi