La police béninoise a dispersé, à coup de gaz lacrymogène, des milliers de militants des forces politiques de l’opposition, descendus mercredi dans les rues de Cotonou, capitale économique du Bénin, suite à un incident lié au député de l’opposition, Candide Azannai, a constaté un correspondant de Xinhua.
Des militaires, policiers et gendarmes, armés de gaz lacrymogène, de kalintchinkov et de gourdins, ont pris d’assaut la place de l’Etoile Rouge, où devaient partir les manifestants pour la Place de Souvenir.
"Notre présence sur ses lieux est d’empêcher la marche des opposants (...) compte tenu des risques perceptibles d’ affrontement, de trouble à l’ordre public et de violence", a confié à Xinhua un officier supérieur de l’Armée béninoise sous le couvert de l’anonymat.
Les hommes en uniforme ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui, dans leur retranchement, ont lancé des projectiles et brulés des pneus sur les principales artères de la ville.
Interrogé par Xinhua, Séraphin Agbahoungbata, vice-président du parti Alternative citoyenne, a expliqué que cette mobilisation pacifique des forces politiques de l’opposition n’a d’autres objectifs que de sauvegarder les libertés et acquis démocratiques et de protester contre "l’enlèvement manqué" du député Candide Azannaï.
Lundi dernier, des hommes en uniforme s’étaient rendus au domicile de Candide Azannaï pour lui remettre une convocation de la gendarmerie nationale, ce qui a déclenché la colère chez les jeunes militants de l’opposition.
Ceux-ci ont investis les rues de Cotonou, barricadé la voie Cotonou-Lomé et mis le feu à des pneus et des véhicules pour protester contre cette "tentative d’arrestation" du député Candide Azannaï.