Cotonou - Des troubles ont éclaté mercredi après-midi à Cotonou où plusieurs centaines de manifestants sont descendus dans la rue malgré une interdiction des autorités pour dénoncer "les dérives autoritaires
du régime", a constaté un journaliste de l’AFP.
L’opposition avait appelé à manifester mercredi suite à la tentative d’interpellation, plus tôt cette semaine, d’un député de l’opposition "pour incitation à la haine, menace à la sûreté de l’Etat et menace contre (la)
personne" du chef de l’Etat Thomas Boni Yayi.
Des troubles ayant déjà éclaté dans la capitale économique béninoise lundi suite à l’annonce de cette tentative d’interpellation de Candide Azanaï, les autorités ont décidé d’interdire cette manifestation "compte tenu des risques perceptibles d’affrontements, de troubles à l’ordre public et de violences", a déclaré le ministre de l’Intérieur, Simplice Codjo Dossou à la presse.
Mais les manifestants ont décidé de maintenir leur marche dans le centre de Cotonou, autour de la place de l’étoile rouge et aux abords de la résidence du président Boni Yayi, où avait été déployé un important contingent de forces de l’ordre, a constaté l’AFP.
Les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogène contre les manifestants, qui ont riposté par des jets de pierres.
En fin d’après-midi, la manifestation avait été quasiment dispersée, mais quelques dizaines d’individus continuaient à scander des slogans hostiles au
régime en brûlant des pneus.
"Nous marchons pour dire non aux arrestations arbitraires de ce régime.
Même si la marche est interdite nous avons choisi d’aller au bout (...) Boni
Yayi et son régime doivent se ressaisir et arrêter avec l’intimidation du
peuple", a déclaré Ginette Johnson, une manifestante, à l’AFP.
On ignore pour l’instant si ces troubles ont fait des blessés, et si des
interpellations ont eu lieu dans le sillage de ces débordements.
Lundi, à l’arrivée d’un nombre important de gendarmes devant le domicile du
député d’opposition Candide Azanaï, une manifestation spontanée de partisans
avait fait échouer la tentative d’interpellation.
M.Boni Yayi avait porté plainte contre M. Azanaï pour outrage, lui
reprochant d’avoir tenu contre lui des propos injurieux, dans le cadre de la
campagne des élections législatives qui ont eu lieu le 26 avril.
Suite à ce soulèvement populaire, M. Boni Yayi a décidé mardi d’annuler sa
plainte, selon le procureur général du tribunal de première instance de
Cotonou.
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