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© aCotonou.com par DR
Issa Salifou , député à l`assemblee Nationale PDG de la chaine de Television Canal 3 |
Les responsables de l’Union des Professionnels des Médias du Bénin (UPMB) ont constaté avec amertume l’état de siège imposé par les forces de sécurité publique à la chaîne de télévision Canal 3 dans la journée du mercredi 6 mai 2015.
Recevant en effet des leaders de l’Opposition à la suite de leur marche de protestation perturbée par les forces de l’ordre, la chaîne de télévision privée Canal 3 a été encerclée par ces dernières qui les ont pourchassés dans leur retrait des lieux de manifestation. Deux heures durant aucun accès à cette chaîne de télévision n’étant envisageable. Pis, la voie inter-Etats y menant et traversant Cotonou, a été bloquée, obligeant les usagers de l’axe à divers contournements. Le groupe de presse face à cette tentative d’embastillement de la presse béninoise par le pouvoir en place a dû donner l’alerte en usant de messages diffusés en boucle. Des témoignages attesteront également de l’usage de gaz lacrymogène aux alentours du siège de la chaîne au quartier Ménontin.
Dans l’impossibilité de nous rendre sur la station pour y assister les consœurs et confrères en difficulté, nous n’avions pu qu’appeler les autorités via les chaînes de radio à prendre la mesure de ces actes attentatoires à la liberté de presse.
Aussi voudrions-nous porter à leur connaissance que depuis environ 9 ans, l’UPMB n’a fait que déplorer des cas de violence sur les professionnels des médias et autres atteintes à la liberté de presse ; le dernier en date est la scène de violence exercée, ce même mercredi, par le chef du chantier de reconstruction de la Maison internationale de la Culture de Ouidah sur une équipe de Golf Tv conduite par Chamss Deen Badarou. Mais ce qu’il y a lieu de considérer aujourd’hui comme la prise en otage d’une chaîne de télévision laisse à désirer tant la violence qui l’a caractérisée est inconcevable dans un pays qui se réclame un Etat de droit. Des actes qu’on qualifierait d’une autre époque qui en ajoutent à l’inquiétude grandissante au niveau des professionnels des médias du Bénin, surtout qu’ils interviennent au lendemain de la célébration de la Journée internationale de la liberté de presse.
Le Bureau exécutif de l’UPMB condamne avec la dernière rigueur le comportement des responsables de la Police nationale et ceux de la Gendarmerie nationale qui semblent ignorer le pouvoir dévolu à la presse dans un régime démocratique.
Tout en compatissant à la douleur des camarades de Canal 3 et de Golf Tv qui ont été éprouvés ce mercredi, le Bureau exécutif de l’UPMB invite tous les acteurs des médias à rester mobilisés pour des actions futures afin de barrer la route aux velléités liberticides d’un pouvoir démocratique en fin de mandat mais qui a choisi de virer vers l’autoritarisme.
Non à l’embrigadement des libertés de presse,
Non à la remise en cause des acquis démocratiques,
Vive la presse libre
Fait à Cotonou le 6 mai 2013
Le Président de l’UPMB
Franck KPOCHEME
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