Dimanche 11 août 2013, on a finalement eu connaissance de la dernière monture du nouveau gouvernement de Yayi Boni. Sans trop se tromper, l’impression qui se dégage de la nouvelle équipe gouvernementale, est que Yayi continue d’amuser la galerie.
Yayi Boni n’a pas pris le risque de composer un « vrai » nouveau gouvernement. Ce qui aurait été logique par rapport à « sa » dissolution. Il s’est contenté de remanier. On s’attendait à une équipe de guerre, formée de technocrates pour l’accompagner dans sa dernière ligne droite. Mais, il a préféré reconduire la plupart des anciens caciques. Quelques nouveaux venus, et quelques changements de postes ministériels complètent l’équipe. Il n’a pas non plus pris le risque de s’ouvrir à la classe politique. Or, face aux problèmes cruciaux qui se posent aux Béninois, la logique aurait été d’ouvrir le gouvernement aux forces vives. Yayi Boni devrait donner un signal fort de sa volonté de créer les conditions d’une réelle émergence. On peut donc remarquer que le Chef de l’Etat ne veut pas avouer son échec, et reconnaître l’inefficacité des politiques conduites jusque-là. L’équipe révélée dimanche soir laisse des arrière-goûts très décevants. Le premier constat d’arrière-goût que ne manqueront de relever les observateurs, c’est l’attribution d’un poste d’envergure comme l’Agriculture à Fatouma Amadou Djibril. C’est à croire que l’échec de la campagne cotonnière 2012-2013 ne préoccupe pas outre-mesure le Chef de l’Etat. Yayi Boni n’a visiblement pas tiré leçons de l’incapacité de Sabaï Katé à impulser une nouvelle dynamique à la filière coton. La nouvelle ministre de l’Agriculture qui tout le temps est restée « dans l’ombre » à la famille, aura plus que mal à conduire cette filière vers les destinées meilleures. De la même manière, la nomination d’un certain Valentin Djènontin à la tête de la maison justice, montre des penchants du Chef de l’Etat à toujours entretenir la crise. Ce n’est pas l’homme qu’il faut à ce poste. Pourquoi le chef du gouvernement ne fait pas appel à un vrai magistrat ou à un praticien de droit pour diriger ses pairs. Ou, à défaut, tout au moins une personnalité politique forte, reconnue de tous pour ses qualités de négociation et de dialogue. Ce qui est sûr, et se confirme malheureusement à travers le temps, c’est que Yayi semble toujours faire confiance à ses « amis » évangélistes, Sounton, Djènontin et Edou. Mais, on ne voit pas vraiment les qualités pour lesquelles, il les préfère. A part, une soumission aveugle et l’organisation de temps à autres, des veillées de prières. On prend donc les mêmes et on recommence.