La composition du nouveau gouvernement révèle les limites du Président Yayi Boni à se réconcilier avec le peuple et la classe politique nationale. De ce fait, les espoirs de retrouver l’unité nationale se sont envolés.
Depuis sa réélection par K.O en 2011, le Président Yayi Boni affronte différentes crises sociopolitiques. Pour corriger le tir, il fallait autour de lui, l’union sacrée des différentes forces politiques nationales. C’est pourquoi, à l’annonce de la dissolution de son gouvernement, jeudi dernier, les Béninois s’attendaient à voir autour de lui, les Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) et d’autres partis de l’opposition. En d’autres termes, il fallait un gouvernement d’ouverture pour sortir le pays des sentiers battus. Mais qu’est-ce qui a été servi au peuple béninois ? En lieu et place d’un gouvernement où différentes tendances politiques se retrouveraient, on a eu droit à un Exécutif fait de la mouvance, de la Renaissance du Bénin (Rb), et de personnalités proches du Pouvoir. Ce qui n’est guère une surprise pour les observateurs avertis de la vie politique nationale. Les raisons de cet état de choses ne sont pas à chercher loin. Suite à la démission de Koupaki du gouvernement, le Chef de l’Etat ne s’est pas donné le temps nécessaire pour consulter les différentes forces politiques en vue de la formation d’une équipe d’ouverture nationale. Or, l’opinion publique s’attendait à ce qu’il adresse la parole aux différents groupes politiques ne soutenant pas ses actions. Dans cette optique, l’Union fait la Nation (Un), le Parti du renouveau démocratique (Prd), l’Alliance-Abt et même la Société civile auraient pu être consultés. Ceci lui permettra certainement de comprendre les préoccupations de toutes les forces politiques du pays avant la formation de son gouvernement. N’eût été sa précipitation, le Président Yayi Boni avait la chance de rassembler les leaders politiques béninois autour d’un projet idéal de développement à travers une synergie agissante autour de sa personne. Pour bon nombre de Béninois, la présence de la Rb au gouvernement ne saurait être synonyme d’ouverture du Chef de l’Etat.
Ouverture du dialogue
Il faut aujourd’hui l’ouverture du dialogue politique national sincère pour aider le Président Yayi Boni à terminer son deuxième et dernier mandat à la tête du pays dans la tranquillité. Ce faisant, il est appelé à se mettre au-dessus de la mêlée pour jouer le rôle de père de famille soucieux du développement de son pays. Partis politiques et organisations de la Société civile doivent s’entendre comme à la Conférence nationale pour sauver le pays du naufrage dans lequel il est actuellement. A cet effet, il faut qu’il renonce publiquement à la révision de la Constitution du 11 décembre 1990 qui continue de hanter les esprits. Il donnera ainsi confiance aux uns et aux autres pour débattre avec célérité des questions de développement avec lui, car les conséquences de l’absence du consensus national risquent d’être lourdes. La morosité économique ambiante et la crise sociopolitique sont au quotidien du fait des erreurs du régime en place. A l’allure où vont les choses, on attend de voir si le Président Yayi Boni aura l’humilité de tendre la main à ceux-là qu’il considère comme ses ennemis jurés.