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Passation de service au ministère de la Justice : les acteurs sociaux espèrent en la décrispation amorcée et préviennent
Publié le mardi 13 aout 2013   |  La Nation


Réckya
© Autre presse par DR
Réckya Madougou Yèdo, 4 ans 3 mois passés à la tête du ministère de la Microfinance


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C’est avec le ministère de la Justice que les cérémonies de passation de service, après le remaniement intervenu dimanche dernier, ont commencé hier lundi 12 août.
Devant des parents et amis venus les soutenir, Réckya Madougou Yèdo, ministre de la Justice sortant, a cédé son poste à Valentin Djènontin, garde des Sceaux entrant.

«Vous avez donné le meilleur de vous-même mais le temps (6 mois), ne vous a pas permis d’imprimer votre marque au ministère ».
Voilà les termes qu’a utilisés, Michel Adjaka, président de l’Union nationale des magistrats du Bénin (UNAMAB), lors de la passation de charge entre Réckya Madougou Yèdo, ministre de la Justice sortant et Valentin Djènontin, garde des Sceaux entrant, hier lundi 12 août, suite au remaniement ministériel intervenu dimanche dernier.
Le président de l’UNAMAB a utilisé la métaphore de la mythologie grecque relative à la glaive et à la balance pour expliquer ce qu’est la justice. Ainsi, précise-t-il, la justice est un instrument de pacification des rapports sociaux, il n’est pas synonyme de vengeance et ne s’accommode pas de parti pris.
En tant que pilier de la société, il doit inspirer respect de tous et ne doit pas être provoqué par les pouvoirs publics. Et pour qu’il en soit ainsi, Michel Adjaka a retenu entre autres que le pouvoir exécutif doit accorder davantage de considération à la maison Justice, offrir des garanties pour la sécurité de tous les magistrats notamment celle du juge Angelo Houssou, corriger avant le 15 octobre, des nominations provocatrices, assurer le paiement des émoluments dus aux acteurs judiciaires dans le cadre de l’organisation de la cour d’assises 2010 de la Cour d’appel de Parakou, procéder à la révision de la loi portant Conseil supérieur de la magistrature et veiller à l’implication de l’UNAMAB dans les mutations du personnel de l’Union.
« Si vous partagez cette offre de partenariat, vous aurez l’UNAMAB de votre côté…Je vous conseille de recourir à la concertation avant toute décision », a vivement prévenu le président de l’UNAMAB. Michel Adjaka a également insisté sur le projet de révision de la Constitution au sujet duquel, il a suggéré son retrait pour une relecture afin de lui ôter sa tendance à caporaliser le pouvoir judiciaire.
A sa suite, le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de la justice (SG/ SYNTRAJUSTICE), Cakpo Béssé, a reconnu le travail extraordinaire abattu en si peu de temps par le garde des Sceaux sortant et souhaité que son successeur suive ses traces. Auquel cas, l’atmosphère de détente ainsi amorcée sera poursuivie.
« Nous avons eu droit à une gestion élégante et efficace du service public », a relevé le secrétaire général du ministère, Luc Olivier Fortuné Guézo, concernant le ministre Réckya Madougou Yèdo. Pour lui, tout le personnel compte sur les qualités d’humilité, de simplicité, de considération et d’écoute du ministre entrant.
Réckya Madougou Yèdo, ministre sortant de la Justice, a préféré laisser les faits et gestes parler, tout en rendant grâce à Allah et en témoignant sa gratitude au chef de l’Etat ainsi qu’à ses collaborateurs sans qui, rien n’aurait pu être fait.
« J’ai rencontré des cadres émérites ; prenez soin de ces hommes et femmes. Vous êtes venus dans votre maison ; je connais votre combativité ; vous ferez encore des miracles. », a laissé entendre le MJLDH sortant qui espère en la réussite de son successeur.
« Nous sommes arrivés à un moment crucial de notre histoire. Notre législation doit être refondée », reconnaît Valentin Djènontin qui demande à ses interlocuteurs, de se départir des intérêts partisans. Recourant aux écritures saintes, notamment les livres de Romains, Deutéronome et Lévitique, il les a invités à une franche collaboration basée sur le respect mutuel et de l’autorité, car pour lui, « la Justice est une institution divine » et son indépendance doit s’exercer dans l’équité, a-t-il prévenu.
« Je suis convaincu que nous allons nous donner la main afin d’offrir à notre pays, une justice dont elle doit être fière », a déclaré Valentin Djènontin.

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