Dans l’après midi d’hier jeudi 7 mai, Me Joseph Djogbénou a, au nom du collectif des avocats des jeunes arrêtés dans le cadre des manifestations des lundi 4 et mercredi 6 mai derniers à Cotonou, donné un point de presse. Il a informé l’opinion publique des multiples arrestations qui ont suivi les manifestations d’une part et des actions que mène le collectif d’avocats constitués pour leur cause d’autre part.
« Rébellion, voies de fait, destruction de biens publics, violence». Ce sont là quelques faits reprochés à la trentaine de jeunes arrêtés suite aux manifestations qui ont secoué la ville de Cotonou en début de semaine. D’abord le lundi 4 mai suite à l’incident qui s’est produit au domicile du député Candide Azannaï et le mercredi dernier relatif à la marche de protestation des forces de l’Opposition contre ce qu’ils appellent « la confiscation des libertés ».
Ces jeunes, une bonne trentaine, selon Me Joseph Djogbénou, sont arrêtés et gardés au Commissariat central de Cotonou. Et depuis la soirée d’hier, quatorze parmi eux devraient être présentés au procureur de la République pour les motifs ci-dessus énumérés.
En s’insurgeant contre cette privation de liberté de ces jeunes, l’avocat a laissé entendre que « personne parmi ces personnes arrêtées n’est coupable. Ils ne sont pas responsables de la marche organisée, ils n’ont rien fait puisqu’on ne peut apporter aucune preuve de ce qu’on leur reproche». Me Joseph Djogbénou ajoute que les forces de l’ordre ont même confié qu’elles ont reçu l’ordre d’arrêter tous ceux qu’elles trouveront dans les rues et couverts de sueur. « Dans ce cas, il y a trop d’innocents arrêtés. Tout le monde n’a pas les moyens de prendre un taxi- moto. Certains voyant la foule dans la rue ont dû fuir pour préserver leur sécurité. D’autres ont, dans cette situation, laissé leurs motos que la Police a récupérées. Et une fois au commissariat pour entrer en possession de leur bien, on leur met le grappin dessus», a expliqué Me Joseph Djogbénou qui dit s’indigner de ces privations de liberté. Il va même loin en faisant comprendre à l’opinion que l’argument de rébellion avancé ne peut tenir. Car la marche bien qu’elle soit autorisée officiellement par les autorités compétentes a été interdite par un communiqué. «Mais on ne saurait se rebeller contre un communiqué qui n’est ni un décret encore moins un arrêté», soutient l’avocat qui demande que les personnes arrêtées soient purement et simplement libérées.
En tout cas, il rassure les parents de ces jeunes que le collectif des avocats constitués reste mobilisé pour la défense de la cause.
Il saisit l’occasion pour exhorter le public à se rapprocher des structures compétentes pour signaler tout cas de disparition d’un proche pendant ces jours de tumulte à Cotonou.
Il a été appuyé par son collègue député de l’Union fait la Nation, Eric Houndété, qui déplore lui aussi, les arrestations. « Ces gens ne sont pas responsables de ce qu’on leur reproche. On a marché simplement parce qu’on voulait refuser l’arbitraire, les disparitions de personnes et autres tentatives d’enlèvement d’un député. Nous sommes demandeurs et partisans de paix », a-t-il ajouté. Puis, il a appelé lui aussi les autorités à libérer les personnes arrêtées de peur d’en rajouter à la tension sociale.
Aussi bien Me Joseph Djogbénou que le député Eric Houndété ont saisi l’occasion pour saluer surtout le professionnalisme dont ont fait preuve les Forces de sécurité et de défense au cours des derniers évènements survenus à Cotonou.