Il est situé sur le site d’une ancienne usine sucrière où l’on pratiquait encore le travail forcé au XIXe siècle. Un lieu symbolique pour une date symbolique. En ce 10 mai, journée de commémoration de la traite et de l’abolition de l’esclavage en France, François Hollande inaugure à Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, le Mémorial ACTe, un centre de mémoire et d’expression sur l’exploitation des êtres humains. Une trentaine de dirigeants africains et caribéens seront aux côtés du chef de l’Etat pour se souvenir.
Avec notre envoyé spécial à Pointe-à-Pitre, Florent Guignard
Même si le Mémorial ACTe a mûri longuement ici en Guadeloupe, porté notamment par l’ancien ministre de l’Outre-Mer, Victorin Lurel, proche de François Hollande, il ne porte pas uniquement sur la traite des Noirs entre l’Afrique et les Antilles, mais il raconte l’esclavage dans sa globalité, de l’antiquité à nos jours.
Et c’est d’ailleurs le sens du discours que prononcera François Hollande ce dimanche. L’esclavage, ce n’est malheureusement pas qu’une histoire du passé, en témoigne par exemple les agissements de la secte islamique Boko Haram en Afrique. « Le combat n’est pas fini », a déjà répété plusieurs fois le président de la République française depuis son arrivée aux Antilles.
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François Hollande sera donc aux côtés de plusieurs chefs d’Etat, les présidents du Sénégal et du Bénin notamment. Ces deux pays ont été pendant plusieurs siècles deux plaques tournantes du commerce triangulaire. Puis il y aura aussi le président haïtien Michel Martelly que François Hollande reverra mardi à Port-au-Prince. Haïti, le premier pays où fut aboli l’esclavage.
Polémiques
Voilà pour les intentions et les symboles. Mais ce projet de mémorial fait aussi grincer des dents. D’abord sur l’Histoire. Loin des logiques victimaires, le Mémorial ACTe rappelle que des Africains ont été complices de la traite négrière, une idée fortement contestée ici en Guadeloupe dans les milieux indépendantistes.
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