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L’ONG CeRADIS en croisade contre les grossesses non désirées en milieu scolaire
Publié le lundi 11 mai 2015  |  ABP




Parakou, 10 mai. (ABP) - Une soirée de mobilisation politique et sociale autour de la problématique des grossesses non désirées en milieu scolaire au Bénin à l’initiative du Centre de réflexion et d’action pour le développement intégré et la solidarité (CeRADIS-ONG) a réuni vendredi à salle de conférence du centre « Guy Riobé » de Parakou plusieurs acteurs et structures qui luttent contre le fléau en milieu scolaire, sous
la houlette du directeur exécutif de CeRADIS-ONG, Nourou Adjibadé.

Focaliser l’attention des décideurs et des acteurs du monde scolaire sur l’impérieuse nécessité de combattre le fléau des grossesses en milieu scolaire et de pouvoir y apporter des solutions éfficaces et durables, tel est selon le directeur exécutif du
CeRADIS-ONG, Nourou Adjibadé, l’objectif qui sous-tend cette soirée de mobilisation politique et sociale autour de la problématique des grossesses non désirées en milieu scolaire.
Se référant à la déclaration du directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Charles Magaret, « protéger et promouvoir la santé de la femme et par extension de la fille est crucial pour la santé et le développement non seulement pour la santé des citoyens d’aujourd’hui mais aussi pour celle des générations futures », M. Adjibadé a fait remarquer que malgré que le Bénin se soit doté d’une politique, la stratégie nationale multisectorielle de la santé sexuelle et de la reproduction des adolescents et des jeunes y compris le VIH/SIDA pour assurer la sécurité procréatrice des adolescents et jeunes et surtout des jeunes élèves, le taux de grossesse en milieu scolaire reste et demeure toujours élevé au Bénin du fait des mariages précoces et forcés.
Selon les données de l’Enquête démographique et de santé du Bénin (EDSB IV), 10,6% des jeunes filles de 15 à 19 ans et 46,2% de celles âgées de 20 à 24ans sont mariées, par rapport à 1,3% et 13.6% respectivement chez les garçons du même âge. 41,6% des jeunes femmes âgées de 20 à 24 ans ont accouché avant d’avoir 20 ans, 23,3% avant
leur 18 ans et 6% avant leur 15 ans.
Le pourcentage d’adolescentes qui ont eu un accouchement est très élevé dans les départements de l’Atacora (33,5%), de l’Alibori (30,7%), de la Donga (24,5%), du Zou (19,4%), du Borgou (18,6%) et du Mono (18,4%). Au Bénin, le taux de jeunes gens qui ont eu leur premier rapport sexuel avant l’âge de 18 ans est de 50,1% pour les filles et
48,2% pour les garçons. 25% des filles scolarisées âgées de 14 à 17 ans tombent enceintes dès leur premier rapport sexuel. Selon la Direction de la promotion de la scolarisation du ministère en charge de l’Enseignement secondaire, près de 4600 grossesses ont été enregistrées en milieu scolaire et universitaire au Bénin dont environ
2000 cas de grossesses dans les collèges publics au cours de l’année scolaire 2012-2013.
Du représentant de l’UNFPA en passant par celui du ministère en charge de la famille, du bureau de l’association des parents d’élèves des départements du Borgou/Alibori, de l’émissaire de l’autorité préfectorale et même du directeur exécutif de CeRADIS-ONG, le fléau s’accentue et prend de l'ampleur d’année en année à cause de la pratique des mariages précoces et forcés, la forte fracture générationnelle, la démission des parents, la pauvreté des ménages, les pesanteurs socioculturelles, la non intégration de l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires, le manque de répression des auteurs des grossesses non désirées, le manque de vulgarisation à grande échelle des documents de politique et des lois sur la santé sexuelle de la reproduction, les efforts limités des décideurs pour combattre les coutumes et les pratiques qui perpétuent la discrimination et la subordination des femmes, la précocité des premiers rapports sexuels, la méconnaissance des droits en matière de santé sexuelle et reproductive, etc.
Pour inverser la tendance, il urge selon ces derniers d’allouer des budgets conséquents pour rendre effectif l’enseignement de l’éducation sexuelle dans les programmes scolaires, réorienter les systèmes de santé vers une meilleure prise en charge des cas de grossesses d’adolescentes, renforcer l’accès à l’information et à la communication avec le passage à l’échelle des centres conviviaux d’écoute et de la promotion de la santé reproductive des adolescents et jeunes, intégrer dans le système de santé les offres spécifiques en santé reproductive à l’endroit des adolescents et les jeunes, poursuivre les auteurs des grossesses et faire que la justice protège davantage les jeunes.

ABP/BKM/TB
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