Les syndicats du port bientôt dans la rue)
A peine le scandale de l’eau a-t-il éclaté, avec pour conséquence, la suspension de la coopération néerlandaise avec le Bénin, qu’un autre scandale voit le jour. Il est relatif à la signature concrétisée depuis le 13 avril dernier, entre le gouvernement béninois et le groupe APM Terminal, pour la mise en concession des quais et du Terminal Nord, Nord-est du port de Cotonou.
Le problème, dans ce mariage qui prête à caution, est que ce marché est donné gré à gré, sans appel d’offres international, et sans implication d’experts et de juristes pour la préservation des intérêts de la partie béninoise. Un marché qui suscite déjà la colère des syndicats de la maison portuaire, lesquels seront dans les jours à venir dans la rue pour manifester leur mécontentement. Rappelons qu’APM Terminal est une société néerlandaise détenue par le groupe danois Maersk, avec pour filiale au Bénin, la société COMAN qui est liée au gouvernement béninois par un cahier de charges pour la manutention des conteneurs depuis le 04 novembre 2004, et ce pour une durée de 25 ans. Selon cet accord, le renforcement de la compétitivité de la plate-forme portuaire serait l’un des résultats attendus. Les avantages liés à ce projet d’extension des activités du groupe APM Terminal au port de Cotonou seraient multiples et concerneraient la modernisation du port, l’augmentation du trafic et des recettes portuaires.
Un nouveau foyer de tension en vue
Le gouvernement va jusqu’à dire que la signature de cet accord n’aura aucune incidence sur le budget national. Des vœux pieux. Puisqu’en dépit des avantages que le gouvernement ne cesse de miroiter pour souscrire l’adhésion des autorités et des usagers portuaires, on est au regret de constater que nous sommes loin de la réalité. On s’achemine vers une mort lente, mais programmée du port de Cotonou. Parce que le monopole donné à APM Terminal, fait de lui un véritable lion qui impose sa loi aux clients. Cette société pourra ainsi fixer les prix à sa guise. Dans ce contrat, force est de constater que l’intérêt de la nation est sacrifié au profit des intérêts privés. Pire, les nationaux ont été une fois de plus écartés au profit des investisseurs étrangers.
Au final, c’est un contrat dangereux qu’il convient de dénoncer. Le gouvernement, à travers cette convention, crée un nouveau foyer de tension qui va se matérialiser avec des grèves perlées. Lesquelles risquent de faire fuir davantage les clients qui ont déjà de la peine à revenir, après certaines réformes qui ont fait plus de mal que de bien.
Tony Lohou