Suite aux soulèvements populaires qu’a connus la commune de Grand-Popo, le comité de crise chargé de ramener la paix a rencontré hier mardi 12 mai les protagonistes. A l’issue des échanges, les parties se sont séparées dans une ambiance moins tendue qu’elle ne l’était au départ.
« Il n’y aura pas de guerre, ici. Nous voulons vivre en paix», a d’entrée indiqué le président du comité de crise, le conseiller communal, Félix Gbaghovi. Et pour recadrer davantage l’objectif de la séance, il précise que le plus urgent, c’est la prise en charge de ceux qui ont été blessés au cours des affrontements. C’est alors que la parole a été donnée aux victimes civiles. Tour à tour, chacune des victimes est passée pour montrer sa blessure non sans exposer sa version des faits. Au nombre de 13, les victimes appuyaient pour la plupart leur récit de preuves matérielles notamment les premiers soins dont ils ont bénéficié.
A la fin de la séance, en dehors de la sensibilisation en vue d’une cohabitation pacifique entre les Forces navales et les populations de Grand-Popo, les frais consentis dans le cadre des soins ont été restitués. Concernant les besoins de radiographie et des examens médicaux ainsi que la poursuite des soins devant être administrés aux victimes, l’entité sanitaire de la base navale s’en occupera. Les responsables de ladite entité avaient à cet effet collecté les carnets et ordonnances brandis par les victimes. Cependant, il faut bien plus pour calmer les populations. Ces derniers n’avaient de cesse de réclamer le limogeage sans condition du commandant de la base navale de Grand-Popo qui était absent à la rencontre d’hier. Le maire de la commune, Antoine Amoussou et le président du comité de crise sont allés également dans le même sens. Pour le maire, deux exactions du genre étaient déjà mises sur le compte de cette même unité de l’Armée au détriment des populations de la commune. «La récidive du dimanche dernier est celle de trop, et on ne peut y rester indifférent, j’en souffre autant que ma population», déplore Antoine Amoussou. Une revendication à laquelle a été sensible la délégation du Haut commandement impliquée dans la résolution de la crise. Elle a promis que les responsabilités seront situées dans un bref délai et que des sanctions tant pénales qu’administratives vont intervenir. Par ailleurs, les blessés et les autres citoyens ayant enregistré des dommages sont invités à aller faire des dépositions à la brigade de Gendarmerie de la localité.
Rappelons que la crise objet de cette séance de travail est intervenue dimanche 10 mai dernier suite aux contestations du résultat d’un match de football ayant opposé l’équipe des Forces navales à celle du village Gbêfa. Dans la foulée, des éléments de la base navale ont roué de coups les joueurs de l’équipe adverse et leurs supporters, faisant de nombreux blessés dans leur rang. Et la réplique de la partie victime commencée le même jour s’est étendue à la journée du lundi 11 mai dernier. Se traduisant par la pose des barrages par endroits et l’incendie des pneus, ainsi qu'une révolte populaire qui devrait se poursuivre hier mais fort heureusement justesse désamorcée par la réunion de crise.
Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo