Les raisons avancées par le Parti du Renouveau Démocratiques pour justifier dimanche son refus d’entrer au gouvernement sont jugées de peu de foi. Selon des indiscrétions émanant du Palais de la présidence, elles ne reflètent pas la réalité. Car, indiquent nos sources, Me Adrien Houngbédji aurait plusieurs fois manifesté le désir d’entrer au gouvernement, et même sans aucune condition. Les raisons de son insistance répétée sont à chercher dans le départ massif des cadres qui quittent le parti, du fait de sa position ambiguë sur l’échiquier politique. Mais le président de la république lui aurait toujours rétorqué d’attendre les élections communales. Les circonstances ayant exigé le remaniement, Boni Yayi a fait appel au président du PRD qui, cette fois, a posé des conditions qu’il n’avait jamais posées. Il a ainsi demandé deux postes ministériels pour son parti, dont un ministère d’Etat et le dédommagement de Patrice Talon alors que le dossier Talon est toujours pendant devant les juridictions. Il a enfin posé une condition, celle de la nomination au gouvernement d’Emmanuel Golou, président du PSD. Visiblement, il s’agissait de passer par ce truchement pour créer des problèmes à Bruno Amoussou en semant la division au sein de son parti. A en croire nos sources, au cours des quatre rencontres officielles que le leader du PRD a eues avec le Chef de l’Etat, il n’a jamais été question d’un dialogue national ni d’un gouvernement d’union nationale, comme le clame le communiqué de presse rendu public par le parti ce dimanche. Il est clair qu’il n’a pas reçu satisfaction à des conditions qu’il a posées au dernier moment alors qu’il était tout disposé à entrer au gouvernement sans condition.