Les tractations entreprises par Boni Yayi à l’approche de l’élection du bureau de la 7ème législature évoluent à une vitesse de croisière depuis ces derniers jours. Elles se sont intensifiées depuis mercredi à Parakou avec un grand nombre de députés pour poursuivre et accélérer les négociations. C’est l’hôtel Soleil d’Afrique de la cité des Kobourou qui a abrité cette rencontre à l’abri des regards indiscrets. Presque tous les députés élus sur la liste des Forces Cauris pour un Bénin Emergent (FCBE) y ont répondu présents, ainsi que d’autres députés invités. L’on cite, notamment, les deux élus de la liste de l’Union pour le Bénin (UB), à savoir, Lucien Houngnibo et Ahonoukoun Tossou Marcellin. Selon les mêmes sources, il y avait également des présences inattendues dont celles des élus de la liste Alliance nationale pour la démocratie et le développement (AND). Il s’agirait, notamment, d’Octave Houdégbé et de Cyprien Togni. Tous les cinq députés élus sur cette liste auraient été invités par Boni Yayi. Mais, il semble bien que les trois autres lui ont fait « faux bond » dont Valentin Aditi Houdé, président de cette alliance qui s’est constitué en un redoutable opposant à Yayi depuis plusieurs mois. Des élus de la liste Eclaireur de Edmond Agoua seraient également de la partie. Présent sur les lieux ce jeudi soir, le Président de la République a personnellement participé aux tractations. Les informations qui nous parviennent indiquent que le camp présidentiel est prêt à faire toutes les concessions pour arracher une majorité confortable lui permettant de dicter sa loi au Palais des Gouverneurs, ne serait-ce que pour le contrôle du bureau du parlement. En dehors de fortes sommes qui sont promises, les outils des négociateurs sont aussi des promesses de nomination à la présidence et à la tête des sociétés et offices d’Etat. Invité il y a quelques semaines sur l’émission Zone Franche de Canal 3, l’ancien ministre Barthélémy Kassa a donné des détails croustillants sur la manière dont les précédents votes des bureaux du parlement ont été opérés. Parlant de l’élection de Mathurin Nago en 2007 et en 2011 comme président de l’Assemblée nationale, il avait révélé que les députés de la mouvance avaient dû signer des procurations, d’autres avaient été carrément séquestrés hors de Cotonou, parce qu’on n’avait pas confiance en eux. Les procurations signées ont permis à la mouvance d’avoir le perchoir. Les tractations de même nature se déroulent à Parakou et donneront certainement lieu à des marchandages serrés.
Wandji A.