L’affaire suspension de l’aide des Pays-Bas au Bénin pour raison de détournement des fonds accordés au gouvernement du Bénin pour le développement du secteur de l’eau et dans laquelle le député Barthélémy Kassa, Ministre de l’énergie et de l’eau au moment où l’affaire a éclaté est cité continue de défrayer la chronique. A la faveur de son passage le samedi dernier au Palais des gouverneurs pour l’installation des députés de la 7ème législature dont il fait partie, le député Barthélémy Kassa, est sorti de son mutisme. Il a apporté des clarifications sur ladite affaire et surtout sur les raisons de sa démission du gouvernement. A en croire ses propos, seul l’audit international commandité par le gouvernement du Bénin permettra de situer les responsabilités. Il n’a pas manqué d’inviter le peuple béninois à la sérénité et à la patience. Il faut noter qu’à cause de cette affaire, plusieurs responsables de la Direction générale de l’Eau (Dge) suspectés ont été auditionné par la Direction centrale de la police judiciaire (Dcpj) via l’ex Brigade économique et financière. Il s’agit du Directeur général de l’eau, du Directeur des affaires financières, du régisseur et du comptable principal de la Dge.
(Lire ci-dessous l’intégralité de la déclaration du député Barthélémy Kassa sur l’affaire suspension de l’aide des Pays-Bas au Bénin)
Déclaration du député Barthélémy Kassa sur l’affaire suspension de l’aide des Pays-Bas au Bénin
« …Vous savez que la classe politique m’attendait. C’est pour cela que j’ai été le premier à venir au Palais des gouverneurs pour constater qui va dire que Kassa n’a pas le droit d’avoir accès à l’Assemblée nationale. J’étais le tout premier à venir. Je n’ai pas attendu de me mélanger à la foule. Vous ne comprenez pas l’affaire. Nous, nous sommes tenus de parler simplement au nom de la République. Vous savez très bien qu’un Ministre ne gère pas un projet. Il s’agit d’un résultat d’audit à l’issue duquel il y a eu des sanctions qui ont été prononcées à l’endroit de l’Etat béninois. Que l’audit soit contesté ou pas, là n’est pas la question parce qu’au moment où la réfutation de l’audit se posait, la plupart des responsables en charge du dossier étaient en campagne électorale. Est-ce que ceux qui ont répondu aux questions de l’auditeur étaient qualifiés pour ? Je ne saurais le dire. Mais une chose est sûre, il y a un audit international qui est commandité pour faire toute la lumière sur cette affaire. Mais avant ça, il faut reconnaître que du moment où des sanctions ont été prises à l’encontre du Bénin, il fallait que nous puissions prendre nos responsabilités. Est-ce que c’est notre personne qui est au-dessus du pays ?
Pour montrer l’amour que nous avons pour cette patrie, nous avons décidé tout simplement de démissionner pour que les partenaires qui ont pris des sanctions puissent voir que nous sommes de bonne foi. Lorsque nous disons que nous ne sommes pas impliqués dans la gestion du dossier, on doit le matérialiser à travers un certain nombre d’actes et c’est ça qui a été fait. Ce que les gens qualifient de détournement massif et que vous vous employez à relayer sur toutes les chaînes, sans savoir que c’est votre pays que vous détruisez, je vais vous dire de quoi il s’agit. Il s’agit simplement du fait d’avoir décidé de donner de l’eau et de faire des forages en lieu et place des matériels et des mobiliers de bureau. En ce qui concerne l’opportunité de ce projet qui est prévu, un coordonnateur dit que conformément à son Plan de travail annuel (Pta) et au regard de l’ampleur de la pénurie d’eau, il préfère réaliser des forages d’eau. C’est ça qui est qualifié de détournement. Personne ne s’est demandé si les forages sont réalisés ou pas. J’ai entendu beaucoup de personnes dire qu’ils ont mis dans leurs poches, l’argent qui est prévu pour réaliser des forages d’eau. Pensez-vous que l’argent du Blanc se vole comme ça ? Il faut que nous puissions savoir raison garder. Le pays nous appartient à nous tous. Où que nous soyons, que nous soyons cireurs de chaussures, maçons, acteurs politiques, ou hauts responsables administratifs, nous devons savoir que notre comportement doit toujours faire avancer le pays. Si nous n’avons pas conscience de cela, alors, nous sommes des pécheurs. Lorsqu’on se retient de parler pour la crédibilité de son pays, cela ne signifie pas qu’on se reproche quelque chose. On ne se reproche rien du tout… »