Après sa rencontre avec les partis politiques pour faire reporter les élections municipales, communales et locales, la Commission électorale nationale autonome (CENA) a saisi la Cour constitutionnelle par rapport à la nouvelle date à retenir pour le scrutin. Parallèlement, elle travaille pour des élections sans couac. Sa vice-présidente, Geneviève Boko Nadjo, a annoncé le recrutement prochain de 26 000 agents électoraux complémentaires et l’affichage de la liste des 34 partis et alliances de partis politiques.
«Tout report de la date des élections est interdit. En cas de force majeure, le report de date ne peut être fait qu’après une consultation de toutes les forces politiques engagées dans l’élection concernée ». C’est ce que dit l’article 49 du Code électoral en République du Bénin. Et c’est pour satisfaire à cette exigence de la loi que les membres de la Commission électorale nationale autonome (CENA) ont rencontré par deux fois les responsables de partis et alliances de partis. Il ressort de ces deux rencontres que les deux camps sont tombés d’accord pour que le vote se tienne entre le 15 et le 30 juin prochain. Seulement, la décision de la Cour constitutionnelle est indispensable dans le processus de fixation de la nouvelle date.
Selon Geneviève Boko Nadjo, la vice-présidente chargée des opérations de vote, la CENA a déjà saisi la Cour constitutionnelle afin qu’elle se prononce par rapport à la nouvelle date pour les élections. «A partir de la séance que nous avons eue avec les partis politiques, nous avons fait une proposition suivant la période de mi-juillet pour le report. Des débats, il y a eu un consensus sur la période du 15 au 30 juin prochain. C’est dans ce sens que nous avons saisi la Cour constitutionnelle aux fins de nous permettre de reporter les élections», a laissé entendre Geneviève Boko Nadjo. La Cour constitutionnelle s’est déclarée incompétente pour reporter le scrutin du 31 mai, qu’elle peut s’y pencher à condition d’être saisie par l’organe chargé de l’organisation des élections. A la question de savoir si la CENA pourra tenir si la Cour constitutionnelle venait à maintenir la date du 31 mai prochain, Geneviève Boko Nadjo a indiqué que le scrutin connaîtrait alors beaucoup de ratés dans ce cas.
Organiser un scrutin crédible
Au terme du dépouillement des dossiers de candidatures effectué par la CENA, il ressort qu’il y a au total 34 partis et alliances de partis, politiques qui vont compétir selon Geneviève Boko Nadjo. Les responsables de ces 34 listes de candidatures peuvent procéder à des réaménagements de leurs dossiers en attendant la délivrance d’un récépissé définitif. A l’occasion des élections municipales, communales et locales, les Béninois voteront, comme à l’accoutumée, deux fois le même jour pour élire les conseillers communaux et les conseillers de villages ou de quartiers de ville en choisissant parmi les 34 listes. Cela suppose du matériel et des ressources humaines conséquentes. Pour faire face à cette situation, la vice-présidente de la CENA, Geneviève Boko Nadjo a précisé qu’il sera procédé au recrutement de 26 000 nouveaux agents électoraux en plus de ceux qui ont servi à l’occasion des élections du 26 avril dernier. Tous ces agents seront formés sur une bonne utilisation du matériel afin d’éviter tout dysfonctionnement dans le déroulement du vote.
Outre le recrutement complémentaire des agents électoraux, la CENA doit faire face à l’impression des documents électoraux, y compris les bulletins pour les 34 partis et alliances de partis en compétition. De plus, puisque le vote se déroule au niveau communal, les listes de candidatures, elles aussi, sont communales. Cela donne 77 possibilités de bulletins uniques si l’on devrait en concevoir par commune. Pour un scrutin crédible, le report serait donc inévitable.
Sênoudé P. TOMETISSI