Les quatre-vingt-trois députés béninois, anciens comme nouveaux, élus
lors des législatives du 26 avril 2015, se sont donné rendez-vous ce
jour au Palais des gouverneurs à Porto-Novo, afin d’élire leur bureau.
Ils se retrouveront, dans les conditions que l’on sait ; ce qui, de
cette journée, fera une particularité dans la vie politique du Bénin,
car le rendez-vous que les parlementaires béninois se donnent ce jour
est loin d’être une partie de plaisir, en raison de l’enjeu qui les
réunit. L’élection du bureau de l’Assemblée nationale, en effet,
constitue un événement majeur dans l’évolution politique de tout pays,
eu égard à l’importance de cette institution, la deuxième de l’Etat,
connue comme le lieu par excellence d’expression des idées et
positions politiques dans leur pluralité, et dans ce qu’elles ont de
commun. L’Assemblée nationale, lieu de la haute politique, et
également haut lieu de la politique, retient ainsi l’attention des
populations. Aussi les populations béninoises montrent-telles un
intérêt croissant face aux débats qui se déroulent au sein de
l’hémicycle. Le cas de la journée d’aujourd’hui sera encore plus
particulier, eu égard à la particularité des tractations qui ont cours
depuis la proclamation officielle des résultats des élections
législatives. Et, quoique la Cour constitutionnelle doive encore
statuer sur des recours en invalidation (éventuellement) de sièges, il
n’en demeure pas moins que les quatre-vingt-trois qui ont été
installés le samedi 16 mai devraient tous se retrouver pour l’élection
des membres de leur bureau. Les regards seront par conséquent tournés
vers la représentation nationale, laquelle se retrouvera ainsi sous
les faisceaux des projecteurs, peut-être pour toute la journée ;
d’autant que les grands jours de grandes joutes, dans tout Parlement,
sont porteurs de nouvelles aussi réjouissantes que regrettables,
divergences de positions, échauffement des esprits et incompréhensions
diverses obligent. Ce jour, mardi 19 mai 2015, les mêmes causes,
forcément, produiront donc les mêmes effets. On assistera à
différentes sortes d’attitudes. Les uns se laisseront aller à un
emportement facile, les autres prendront des airs qui les honorent
peu, ou pas. Mais ce sera ainsi, comme à chaque renouvèlement des
structures dirigeantes de l’Assemblée nationale. Un souhait tout de
même : que chacun des deux camps qui se font face sache raison garder,
et que le patriotisme l’emporte sur l’égoïsme des uns et sur la
suffisance des autres, et que la pagaille remarquée lors des
législatures précédentes relève dorénavant du passé !
Sébastien DOSSA