Les commentaires vont bon train au sujet de la publication du nouveau gouvernement de Boni Yayi. Mais il y a une question au cœur de tous les débats : qui pourra véritablement remplacer Pascal Irénée Koupaki au sein de la nouvelle équipe gouvernementale ?
Qui pour remplacer Pascal Irénée Koupaki au sein du nouveau gouvernement de Boni Yayi ? Réponse difficile à donner. A aucun moment Koupaki n’a demandé à être nommé Premier ministre par le président de la République. Il y avait à l’origine de la création de ce poste trois hommes : Albert Tévoédjrè, Moïse Mensah et Théophile Nata. Ces personnalités qui sont toutes en réalité proches de Yayi et qui croient à l’émergence du Bénin ont trouvé en Pascal Irénée Koupaki l’homme pouvant conduire les réformes nécessaires. Aujourd’hui, bien des interrogations existent par rapport à cette expérience qui n’est pas la première dans notre pays. Mais il y a tout de même une constance qui se dégage. A aucun moment, personne, hommes politiques, syndicalistes, membres de la société civile,… n’a douté de la capacité et des compétences avérées de celui qui a occupé le poste de premier ministre après la victoire de Yayi en 2011. On a beau dire tout de l’expérience, à César ce qui est à César, Boni Yayi est le premier à reconnaître que seul Koupaki peut occuper un tel poste. La preuve est que le poste de premier ministre n’existe plus dans l’actuel gouvernement. Les responsables de centrales syndicales interrogés n’ont pas caché leur déception en ce qui concerne le départ de Koupaki. D’abord argentier, il a en moins de deux ans redressé nos finances. Ensuite, ministre du développement, il a opéré de grandes réformes, affronté les situations les plus difficiles. Comme le dit l’un des secrétaires généraux de nos centrales syndicales, Koupaki est un véritable sapeur-pompier. Combien de mouvements de grève n’a-t-il pas désamorcé ? La crise Icc Services, on annonce que c’est grâce à lui que le gouvernement s’en est tiré à bon compte. Comment peut-on ne pas s’interroger quand un tel cadre s’en va ? «Lorsque j’ai pris fonction, les disponibilités du trésor équivalaient à peine à un jour de salaire », disait Koupaki à l’époque. Alors, il a su initier des réformes nécessaires qui ont permis une stabilité macroéconomique nationale. De là, Yayi a trouvé les ressources nécessaires pour la mise en œuvre des orientations stratégiques de développement entre 2006 et 2011. D’ailleurs, Koupaki même l’a souligné lors d’une de ses interventions. «Le Chef de l’Etat a dit qu’il a un contrat de mission avec le peuple béninois. Le gouvernement qu’il a mis en place est donc un gouvernement de mission. Par conséquent, tous les agents du ministère doivent se sentir en mission spéciale. Toute action que nous allons entreprendre au sein du ministère doit s’inscrire résolument dans une perspective de changement et surtout de bonne gouvernance. Il faut améliorer nos méthodes de travail pour mieux servir tous les usagers du ministère. Tous les agents du ministère doivent avoir à l’esprit d’être efficaces et productifs. Ils doivent avoir à l’esprit le souci du respect du bien public, de la rigueur au travail, de la conscience professionnelle, de l’appropriation des dossiers de l’Etat et de l’anticipation ». Un discours de quelqu’un qui aime son pays et qui l’a servi avec dévouement. Ce dévouement, Koupaki en a fait montre ensuite au ministère du développement et enfin à la Primature, son dernier poste.
Grégoire Amangbégnon