De moult tractations, défections et déceptions… Tel sonne le verdict des tumultes préélectoraux des membres du bureau de l’Assemblée nationale.
Enfin des consultations, l’opposition s’empare du perchoir et confie la gestion des activités parlementaires à Me Adrien Houngbédji et ce, pendant les quatre prochaines années.
Et la tension d’avant désignation baisse d’un cran à l’hémicycle à Porto-Novo. Les députés de la septième mandature confient les destinées de l’institution à l’opposition unie pour la cause. Qui l’eut cru ? Et la mouvance capitule malgré sa retraite de Parakou et ses tentatives de rallier des voix à sa cause. La sentence est entendue. Cette mouvance minée par un malentendu autour de qui doit les représenter et conduire la troupe au perchoir.
On pourrait conclure à la lecture du visage et de la composition du bureau, que désormais, sauf cataclysme qu’on pourrait redouter et déplorer à la fois, le jeu démocratique va se jouer véritablement. La mouvance à l’Exécutif, et l’opposition à l’Assemblée nationale, cela s’appelle deux géants qui se surveillent et se contrôlent. Deux organes dont l’un pourra exercer sa compétence de contre-pouvoir, telle que le consacre notre Constitution du 11 Décembre 1990 à jamais sauvegardée et préservée de la tendance modificatrice, de l’allure révisionniste.
Aujourd’hui plus qu’hier où la concordance grisonnante déconcertante entretenait une certaine complicité au sommet de l’Etat, le pouvoir devra arrêter le pouvoir pour nous éviter les dérives et autres déviances telles la dilapidation de fonds publics réservés au renforcement de la couverture en eau potable pour réduire l’acuité de l’indice de pauvreté et inscrire le Bénin au rang des pays ayant plus ou moins atteint les Objectifs du Millénaire pour le Développement.
Tel que l’a recommandé Jean Jacques Rousseau dans « Du Contrat Social », l’existence d’organes de contre-pouvoir régule le jeu démocratique et améliore la qualité du système. La monotonie d’il y a quelques mois en arrière, et l’intelligence des actes parfois appauvrissant devront être rangées au placard. Il sonnera une nouvelle heure et une autre ère s’ouvrira pour faire encrer les principes démocratiques dans les habitudes.
D’ailleurs, que veut encore un pouvoir constitutionnellement finissant, en cherchant à contrôler à contre-temps tous les organes de contre-pouvoir ?
Le peuple voudrait pouvoir compter sur cet élan pour faire jouer véritablement le jeu démocratique par toutes les institutions, républiques soient-elles !
Mais pour l’instant, le peuple demeure sceptique quant à l’engagement individuel et collectif effectif et réel, la volonté manifeste des uns et des autres, pour faire éclore notre démocratie en panne d’inspiration depuis peu, avec des manifestations populistes et propagandistes, et somme toute laudatives.
Le contrôle du perchoir par l’opposition nous plonge dans les profondeurs d’un système qui s’équilibre par le jeu démocratique et « où le pouvoir arrête le pouvoir » : c’est simplement l’équilibre des pouvoirs où l’Exécutif s’adjoint et se renforce des services du législatif conduit par une opposition savante et intelligente.
Félix MAHOUGNON
Election du Bureau de la 7ème législature : Le verdict tomba à 00h50mn : Adrien HOUNGBEDJI 42 voix; Komi KOUTCHE 41
Après l’installation des députés de la 7ème législature samedi 16 mai dernier, les nouveaux élus se sont retrouvés hier à l’hémicycle, pour désigner les membres devant composer le bureau de l’institution. Mais l’accouchement a été difficile, et l’opération très éprouvante pour les uns et les autres.
La désignation des membres du bureau de l’Assemblée nationale n’a pas été chose aisée. Après la dure bataille pour les législatives mêmes, une autre épreuve semble mettre les nerfs à fleur de peau. C’est le choix du président de l’institution. Mais l’exercice auquel se sont livrés les députés de la présente mandature parait douloureux, car se situant au confluent de deux mandats présidentiels dont l’un finissant. Pendant des jours, ils ont confondu les jours et les nuits, tant les tractations sont rudes. Beaucoup de stratégies ont été développées pour déjouer les pronostics des uns et des autres.
Le peuple est quant à lui, maintenu dans un état de psychose permanent. La crainte aussi gagnait davantage les cœurs. Deux camps se sont formés ; un camp de la mouvance et l’autre, de l’opposition. Il fallait jouer de manière à faire peser la balance d’un côté. Mais avant, il eut fallu trouver l’homme autour duquel l’unanimité pourrait se faire. L’opposition accouche dans la douleur, son représentant candidat au perchoir. Le camp présidentiel aussi, part plus que jamais divisé.
Tractations pour le perchoir : Mouvance contrainte, opposition méfiante
Dans le camp des opposants, la personne de Me Adrien Houngbédji pose problème. Le passé très chargé d’histoire, a pu être surmonté, malgré tout. Il y a comme une méfiance pour ce qui pourra advenir de la gestion de l’homme. D’abord la bonne gestion de la cohésion retrouvée ; ensuite le risque incessant de trahison.
Pour le camp favorable au pouvoir, il semble que les tractations qui ont désigné le candidat au perchoir n’auraient pas eu lieu. Bien avant leur installation, certains noms ont circulé, qui avaient des velléités ou des ambitions. Mais le nom fut sorti de la manche du leader ; ce qui enlève aux volontés mal exprimées ou précipitées, toute liberté. Pendant que l’opposition ruminait en douceur sa rancœur, les autres partaient en rangs dispersés. L’imposition du nom sorti de la cuisse de Jupiter sent du fiel. Certains caciques de ce bord politique ne veulent pas avaler cette pilule « amère ». Une quinzaine de députés étaient au bord de l’implosion, de la dissidence, prêts à quitter le navire pendant qu’il est temps d’unir les forces pour réussir le tour de passe. Le jeu se complique davantage pour cette mouvance dont on dénonce le coup de force lors des élections mêmes.
Le débat se crispe pour la Doyenne d’âge, Rosine V. Soglo. Elle n’eut pas la tâche facile. Le jour du mardi 19 mai de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale se prolonge, interminable.
Pendant que l’opposition tait les rancœurs du moment, histoire de terminer cette étape du débat en attendant de se régler les comptes à l’interne, la mouvance, elle, s’expose et part divisée, profondément. Outre la quinzaine qui refuse de se rallier à la cause commune, une petite poignée de députés, d’après nos sources, échappe considérablement à la mesure de sécurisation des voix, c’est-à-dire les procurations à délivrer coûte que coûte. En clair, la chose se complique pour le camp FCBE, surtout à cause de la manière dont le choix a été opéré, à l’insu de la majorité.
Cela ne doit guère étonner, dans la mesure où cette pratique a dominé les positionnements sur cette liste en compétition législative ce 26 avril 2015. Et cela a toujours fonctionné ainsi, dans cette forme unanimiste et univoque.
C’est finalement à 00h50mn que le verdict tomba ! Adrien HOUNGBEDJI 42 voix. Komi KOUTCHE 41.
Désignation du bureau de l’assemblée nationale : Tractations très serrées à l’hémicycle
Les députés avaient été appelés par la doyenne d’âge, l’honorable Rosine Soglo, pour l’élection du bureau de l’assemblée nationale pour ce mardi. Mais jusqu’à très tard dans la soirée, rien ne semblait se dessiner en faveur du déroulement du vote.
Prévu pour commencer à 10h la séance n’a été provisoirement ouverte qu’à 15h32. Elle a consisté à donner lecture par le premier secrétaire parlementaire du bureau d’âge, Atao Hinouho, du rapport de la séance précédente ayant connu l’installation de la 7e législature suite à l’appel nominal des députés. Il est revenu au 2e secrétaire parlementaire en la personne de Komi koutché de donner lecture des dispositions constitutionnelles et du règlement intérieur de l’assemblée nationale régissant le vote de la désignation du bureau de l’assemblée nationale. La doyenne d’âge a alors suspendu la séance pour que les tractations continuent. Jusqu’aux environs de 23h la séance n’avaient pas encore repris. Les allées et l’esplanade intérieure de l’assemblée nationale étaient désertes. On ne pouvait y voir que les agents de forces de l’ordre fortement mobilisés et les journalistes en quête d’information
qui déambulaient. En ce moment les deux camps avait établi leur état majors à des endroits stratégiques, chacun essayant de jouer à la perfection le jeu du débauchage. Selon certaines indiscrétions, le camp de la mouvance avait établi sa base à la préfecture avec au commandement le président Boni Yayi lui-même et sur les hauteurs d’Adjina, l’opposition campait chez Me Adrien Houngbédji. Finalement, et très tard dans la nuit, c’est Me Adrien Houngbédji qui fut élu président de la 7ème législature avec 42 voix contre 41 pour son challenger Komi KOUTCHE.
Le bureau présenté par l’opposition béninoise
Adrien HOUNGBÉDJI : Président
Éric HOUNDÉTÉ : Premier Vice-président
Robert GBIAN : Deuxième Vice-président
Valentin HOUDÉ : Premier Questeur
Georges BADA : Deuxième Questeur
Claudine PRUDENCIO : Premier Secrétaire Parlementaire
Alexis AGBÉLESSESSI : Deuxième Secrétaire Parlementaire
LISTE DE LA MOUVANCE
-KOMI KOUTCHE (Président)
-AKE NATONDE (1e VP)
-BANGANA Gilbert (2eme VP)
-LUCIEN HOUNGNIBO (1er Questeur)
-AGOUA Edmond (2e Questeur)
-Sofiatou SHANOU (1e SP)
-YAROU Théophile (2em SP)
-Adrien HOUNGBEDJI P
-Éric HOUNDETE 1e VP
-GBIAN Robert 2 VP
-VALENTIN HOUDE 1e Questeur
-GEORGE BADA 2 Questeur
-Claudine PRUDENCIO 1 SP
-ALEXIE AGBELESSESSI 2 e SP.
Procurations
Mouvance
1- Arifari Bako à komi Koutché
2- Abimbola à Aké Natondé
3 - Togni Cyprien à Houdégbé Octave.
4- André Okounlola à Biaou Sina Toko.
5-De Souza Marcel à Dagniho Rosine.
6- Abimbola à Dafia Abiba
7-Gbahougna jean David à Tchobo valère
8- Dègla Bénoit à Théophile Yarou.
9- Ahonoukoun Marcellin à Houngnibo Lucien.
10- Eric Kouagou NDA à Gilbert Bangana
11- Allasanne Soumanou à Okoundé jean Eude.
12- Kassa Barthélémy à Adam Z. Bagoudou
13- Bako Idrissou à KAté Sabai
14- Gbadamassi à Djenontin.
15- Sonon Gustave à Essou Pascal
16- Kodjo Dossou Simplice à Djibigaye Mohamed
17- Gounoun Sanni à Atchadé Nourenou
Opposition
18- René Bagou à Sacca Lafia.
19- Salifou Issa à Robert Gbian
20- Djiman Adolphe à Georges Bada.
21- Boniface yehouetomey à Janvier yahouédéhou
22- Glele Blaise à Luc.Atrokpo
23- Patrice Nombimè à Candide Armand-Marie Azannai
24- Degbey Jocelyn à Gbenontchi Richard.
25- Houangni Parfait à Houndété Eric.
26- Claudine Prudencio à Augustion Ahouanvoébla.
27- Comlan Léon Ahossi à Joseph Djogbénou.
28- Affo Ahmed à Wallis Zoumarou.
29- Agbodjété à Valentin Houdé
30 Adomahoun Jérémie à Nago
31- Sossou Dakpè Sossou à AGBELISSESSI
Réalisation : Félix MAHOUGNON & Yves HOUETO