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Jean C. Panti au sujet du Programme Mcpp-Nouvelle génération : «La microassurance est une amélioration réussie par le Fnm»
Publié le jeudi 21 mai 2015  |  La Presse du Jour
Jean-Comlan
© Autre presse par dr
Jean-Comlan Panti, Directeur du Fnm




Le Fonds national de la microfinance (Fnm), première initiative publique d’appui à la microfinance au monde certifiée ISO 9001-2008 tient bien son titre. Il fait son petit bonhomme de chemin à travers les pertinents produits qu’il met à la disposition des couches béninoises les plus défavorisées pour les sortir de la pauvreté. Après seulement 12 mois de mise en œuvre, les résultats enregistrés par son nouveau produit dénommé «Microassurance-vie» sont encourageants. C’est l’un des points forts qui se dégagent de la revue technique des interventions du Fnm qui se tient depuis le 18 mai 2015 à Dassa.
Depuis le lundi 18 mai 2015 se tient à l’hôtel Jeco de Dassa la revue technique des interventions du Fonds national de la microfinance (Fnm) avec ses partenaires décentralisés. Des points qui ont été abordés au cours de cette revue, figure le point de la mise en œuvre de la microassurance-vie au 30 avril 2015. Avez-vous le sentiment que cette innovation apportée par le Fnm dans la mise en œuvre du Programme de microcrédits aux plus pauvres a atteint les objectifs escomptés ?
D’entrée de jeu, je voudrais vous remercier pour la précision dont vous avez fait preuve. En effet, la microassurance-vie est intimement liée au Programme de microcrédits aux plus pauvres. L’une des nouveautés apportées à ce Programme développé par le Fonds national de la microfinance depuis 2007, c’est d’abord la revue à la hausse des montants des crédits accordés aux bénéficiaires. Ainsi, les crédits de 30.000 F sont passés à 50.000 F et les crédits de 50.000 sont passés à 100.000 F. C’est ensuite une revue légèrement à la hausse des taux d’intérêts appliqués à ces crédits. Ces innovations sont complétées par la microassurance-vie qui est une initiative qui fait suite à plusieurs constats. Globalement, ces constats portent sur les cas de décès de bénéficiaires que nous avons enregistrés dans la mise en œuvre du Mcpp. Ces cas de décès sont à la base de certaines difficultés remarquées dans le remboursement des crédits par les bénéficiaires décédés et aussi pour les autres bénéficiaires qui sont dans le même groupe que celui qui est décédé. Quand le bénéficiaire décède, il faudrait que les autres membres se cotisent pour rembourser le crédit qu’il a contracté. C’est face donc à cette situation qui crée une certaine injustice que le gouvernement a décidé de trouver une solution qui passe par la souscription d’une microassurance-vie. Nous avons donc contacté des compagnies d’assurance qui ont l’expertise dans ce domaine. A la suite de plusieurs mois de travail, nous avons retenu de mettre en place la microassurance-vie. Ce produit donne deux garanties. La première garantie principale est qu’en cas de décès d’un bénéficiaire, la compagnie d’assurance s’engage à rembourser le montant de l’encours de crédit détenu par le bénéficiaire. La deuxième garantie qui est une garantie accessoire est relative au paiement des frais funéraires en cas de décès du bénéficiaire. A la date du 31 mars 2015, le bilan à mi-parcours de la mise en œuvre de cette initiative du Fnm a permis de dégager des résultats satisfaisants. Après 12 mois de mise en œuvre, le nombre de bénéficiaires ayant adhéré à ce produit s’élève à environ 100.000 (99.397 bénéficiaires précisément). Le nombre de décès enregistrés s’élève à 32. Sur ce chiffre, les compagnies d’assurance ont fait toutes les diligentes pour payer l’encours de crédit et les frais funéraires. Ce qui est très important à souligner est que la microassurance-vie couvre toutes les interventions du microcrédit aux plus pauvres (toutes sources de financement confondues : Boad, Badea, Bid, Etat béninois). Au regard donc des résultats obtenus, le Fnm a de bonnes raisons d’espérer un lendemain meilleur pour ce produit. Grand compte sera tenu des observations qui ont été faites par nos partenaires dans l’amélioration de la mise en œuvre de ce produit.
Nous l’avons vu. La micro-assurance-vie dégage des perspectives heureuses. Qu’en est-il du Programme de microcrédits aux plus pauvres de la nouvelle génération (Mcpp-Nouvelle génération) auquel elle est associée après 12 mois de mise en œuvre ?
Pour ce qui est Mcpp-Nouvelle génération, il faut aussi retenir qu’après 12 mois de mise en œuvre, les résultats sont très encourageants. Lorsqu’on prend par exemple le taux de remboursement, il est de 95,34 % au 31 mars 2015. Cela augure d’un lendemain meilleur parce que les réformes qui ont été apportées à ce produit permettent aujourd’hui de mieux espérer. Nous allons d’ailleurs tout mettre en œuvre pour relever les défis qui nous attendent dans ce domaine pour faire en sorte que ce produit-là puisse être intégré dans le dispositif global des institutions. De façon concrète, toute institution qui voudra faire ce microcrédit doit pouvoir s’inspirer de l’expérience du Fnm en la matière.
Le rendez-vous de Dassa a été aussi celui de la restitution des résultats de plusieurs études commanditées par le Fnm. Que peut-on globalement retenir de ces études et pourquoi elles ont été commanditées ?
Au cours des échanges, nous avons effectivement abordé d’autres préoccupations non moins importantes qui ne sont pas à classer dans la catégorie des interventions classiques, je veux parler de nos produits. L’une d’entre elles porte sur l’audit. Dans le dispositif de suivi global du Fnm, nous avons trois paliers de suivi. Le premier palier concerne la Direction des opérations, la Cellule de suivi-évaluation du Fnm et la Cellule d’audit du Fnm. A ce niveau, nous faisons les contrôles périodiques auprès des Systèmes financiers décentralisés (Sfd) avec qui nous travaillons. Le 2è palier concerne le suivi de la hiérarchie. Pour nous, la hiérarchie ne doit pas seulement rester au bureau et produire des rapports in-vitro qui montrent que tout va bien. La hiérarchie doit se déplacer sur le terrain pour s’assurer de l’exécution dans les conditions normales des programmes et interventions puis relever les difficultés que les bénéficiaires rencontrent. Le 3è palier est ce palier-là qui permet à l’œil extérieur de venir vérifier, auditer et certifier nos résultats. Et là, nous avons noué des partenariats avec des cabinets d’expertise tenus par des experts chevronnés et impartiaux. Ces cabinets ont pour mission de voir les forces et les faiblesses de nos interventions pour proposer des pistes d’amélioration. Notre atelier de Dassa a été donc aussi consacré à la restitution des résultats des rapports d’expertise réalisés par ces cabinets. Divers constats ont été faits. Des recommandations aussi. Nous avons été regardants sur le niveau de mise en œuvre des recommandations qui ont été faites par ces cabinets après les constats faits sur le terrain. Ce point a été fait à la grande satisfaction des responsables des Sfd qui sont nos partenaires. Des engagements ont été pris par les uns et les autres pour la poursuite de la mise en œuvre des pertinentes recommandations faites par les cabinets d’audit, ceci, dans le cadre de la professionnalisation de nos Sfd partenaires. Au cours de nos travaux, nous nous sommes aussi penchés sur les conclusions d’une étude commanditée par le Fnm et qui porte sur les effets des interventions du Fnm sur l’efficacité globale des Sfd partenaires. Il convient de rappeler qu’après huit ans d’existence et de mise en œuvre de nos interventions, il est important aujourd’hui de faire une étude conduite par une équipe pluridisciplinaire (Economiste, informaticien, statisticien…) pour que toutes les affirmations qui seront issues de cette étude soient appuyées par des preuves, des éléments statistiques pointus. L’étude ainsi commanditée a révélé des résultats vraiment importants pour la consolidation du secteur de la microfinance au Bénin. Il est à souligner aussi que l’étude a révélé d’autres défis que nous devons relever. Ces défis s’inscrivent aujourd’hui dans la vision que le Fnm s’est donnée. En effet, le Fnm est dans une dynamique de transformation institutionnelle qui nécessite que des études soient commanditées pour bâtir sa nouvelle fondation. Le plan stratégique du Fnm arrive à son terme cette année. Il est important que des études soient commanditées sur des aspects pointus qui vont permettre d’élaborer un nouveau plan stratégique pour les cinq années à venir. C’est ce qui justifie toutes les études (étude sur la pérennité du Fnm, étude sur l’évaluation des effets des interventions du Fnm sur les Sfd…) que nous commanditons.
Avez-vous un appel à lancer en direction de vos partenaires ?
Si j’ai un appel à lancer aux partenaires du Fnm, c’est de leur dire de continuer à être généreux dans l’effort pour que le secteur de la microfinance se porte de mieux en mieux au Bénin.
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