Elle se sera donc engagée pour la cause de l’opposition pour rien. La députée élue sur la liste de l’opposition, la seule d’ailleurs de l’Union fait la Nation candidate au poste de premier secrétaire parlementaire au bureau de l’Assemblée nationale n’a pas été élue.
Claudine Prudencio a été battue par Sofiath Shanou, la candidate des députés proches de la majorité au pouvoir. Sofiath Shanou a réuni en effet 44 voix contre 38 pour Claudine Prudencio. Il y avait un bulletin nul ce mercredi matin. La candidate de l’opposition ne se retrouvera donc pas dans le bureau de l’Assemblée nationale, 7ème législature. Logiquement, le moins qu’on puisse retenir, c’est qu’elle n’a pas bénéficié du soutien de tous ses alliés. Des voix lui ont fait défaut. C’est évident. Claudine Prudencio a été trahie par ses nouveaux alliés de l’opposition. Ceux-ci n’ont pu respecter le deal pourtant bien négocié lors des tractations ayant précédé la nuit éprouvante d’hier. Des traites ont préféré plutôt donner le poste de Premier Secrétaire parlementaire à un suppôt de Yayi Boni. Or, l’excuse de l’équilibre politique ne tient pas. L’opposition n’est pas tenue d’offrir de poste à son adversaire. Elle ne courait aucun risque en raflant tous les postes à pourvoir. On se rappelle du scénario de 1999. A l’époque, l’élection du bureau de l’Assemblée nationale a provoqué des réactions de désapprobation dans le camp de la mouvance battue sur toute la ligne. Mais la Cour constitutionnelle avait estimé que cette élection était conforme à la loi et l’avait validée. Quelle serait alors la réelle motivation des esprits retors de l’opposition en décidant d’écarter la brave de dame de la 6ème circonscription électorale si ce n’est de la simple méchanceté ? Oui, de la méchanceté puisque la députée Claudine Prudencio s’est beaucoup battue pour porter haut l’étendard de l’opposition. Mais quelle formation politique de l’opposition peut être à la base de ce mauvais coup ?
A tout le moins, pas le Prd tant son président Adrien Houngbédji avait dit toute sa déception et son étonnement après l’échec de la députée UN. En attendant la lumière sur cette trahison, on pourrait déjà conclure que la députée qui a réalisé, seule, un score lourd dans sa circonscription électorale (près de 60 000 voix) a été remerciée en monnaie de singe. Cette réalité augure certainement mal des rapports devant entretenir les membres de l’opposition dans les prochains jours.
Jean Tonon