Un conducteur de taxi-moto communément appelé « Zemidjan » a reçu plusieurs balles (5 ou 6 selon des témoins) dans le dos. Selon les récits des témoins sur les lieux du drame, c’est l’un des militaires en faction devant l’Agence Ecobanck sis au carrefour Ayelawadjè qui lui a tiré dessus. La victime aurait amené une dame pour une opération au niveau du guichet automatique. Il s’est ensuite positionné devant le guichet attendant sa cliente qui devrait la payer à son retour. C’est alors que le militaire faction a ordonné au zemidjan de s’éloigner du guichet. Celui ci oppose dans un premier temps, un refus. Mais il finit s’exécuter au moment où le militaire a tenté de lui arracher sa moto. C’est juste après cette altercation que le conducteur de taxi-moto a reçu des balles dans le dos. La victime a perdu assez de sang et a été transportée par les sapeurs pompiers.
De vives altercations entre populations et policiers ont été enregistrées. Des tirs à gaz lacrymogènes ont été tirés pour disperser la foule en furie. Le Directeur Général de la Police Nationale, Louis Philippe Houndègnon s’est déplacé sur les lieux afin de faire ramener l’ordre. Il a autorisé ses éléments à charger sans sommations afin de dégager les voies publiques où étaient rassemblées les populations qui brûlaient des pneus en guise de protestation. Le DGPN a sillonné personnellement les rues de Sègbéya afin de constater le retour au calme. Quelques heures après, Le Directeur Général de la Police Nationale, a ordonné la mise en liberté de tous les individus interpellés lors du rétablissement de l’ordre d’il y a quelques minutes à Ayélawadjè après la bavure militaire. Il a également donné l’ordre pour que toutes les motos saisies soient restituées.
AVIS ET CONSEILS DU DEPUTE LOUIS VLAVONOU SUITE A LA BAVURE MILITAIRE
« Les militaires sont prioritairement formés pour la Défense Opérationnelle du Territoire (DOT ) et accessoirement pour des missions de sécurité. Il porte l’arme pour tuer l’ennemi et pour se détendre. L’agent des Forces de Sécurité porte l’arme protection civile et pour se protéger. Il ressort de ce qui précède que le militaire désigné pour le service d’ordre ou de maintien d’ordre ou pour toute autre mission de sécurité doit être placé sous les ordres d’un policier, d’un gendarme, d’un douanier, d’un forestier ou d’un sapeur pompier selon la mission; quand il s’agira d’une mission de défense de la Patrie ou de la DOT, l’agent de sécurité se mettra sous les ordres du militaire. En clair, on a appris au militaire à tuer l’ennemi et on a appris à l’agent de sécurité à protéger les populations. »
Francis Z. OKOYA