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Election de Me Adrien Houngbédji au perchoir : Marcel de Souza, Judas ou Gandhi ? « Je ne suis ni Judas, ni un traite »
Publié le vendredi 22 mai 2015  |  La Nouvelle Expression
Marcel
© aCotonou.com par DR
Marcel de-Souza, ministre du Développement, de l`Analyse économique et de la Prospective




« Je ne suis ni Judas, ni un traite », a clamé haut et fort, hier jeudi 21 mai, à Cotonou, l’honorable Marcel de Souza, indexé par des personnalités des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), après avoir perdu le perchoir, dans la nuit du 19 au 20 mai, à l’hémicycle, à Porto-Novo.


Il est traité de tous les noms, au lendemain de l’élection d’Adrien Houngbédji, député de l’opposition, à la tête de l’Assemblée nationale, 7ème législature, par certains ténors des Forces cauris pour un Bénin émergent (FCBE), l’alliance à laquelle s’est rallié le FRAPP, son parti politique. En effet, pour les accusateurs de Marcel de Souza, ce dernier n’aurait pas respecté la discipline de groupe et aurait trahi l’alliance en ne votant pas pour Komi Koutché.
Or, les actes révèlent qu’au sein de la mouvance, ce choix n’a pas été consensuel et les positions ont été mitigées. Sinon, il est difficile de s’expliquer que des ministres du gouvernement, élus députés, artisans de première heure des FCBE dans leur localité respective, ont donné procuration. Comment s’expliquer que Jean-Michel Abimbola, François Abiola (seul ministre d’Etat), Barthélémy Kassa, Marcel de Souza, Allassane Soumanou, Eric N’Dah, Nassirou Bako-Arifari, soient incapables d’exprimer leur voix pour le compte des FCBE à l’hémicycle dans la nuit du 19 au 20 mai dernier et ont donné procuration ? La même stupéfaction embrase l’esprit quand on constate que les ministres Gustave Sonon, Simplice Codjo et l’ex-ministre Benoît Dègla, soient également incapables de voter pour les FCBE … Inutile de parler de Rachidi Gbadamassi, qui aurait souhaité exprimer son suffrage devant caméra et non par procuration.
Au regard de ces illustrations, il est difficile d’admettre que le choix de la mouvance ait été consensuel au point d’emballer tous les honorables députés élus sur la liste des FCBE. Les accusateurs de Marcel de Souza reconnaissent par ailleurs, dans une de leur communication publiée dans les colonnes d’un journal de la place, qu’il n’avait aucunement accepté d’avaler cette pilule. Dans ce contexte, que reproche –t-on à l’homme ? Le fait de rester campé sur sa position ou bien il se présente comme le meilleur holocauste qui s’est stratégiquement offert pour le repentir ?

Les articles 80 et 93 de la Constitution qui donnent raison à Marcel

« Je ne suis ni Judas, ni un traite. Ceux qui parlent aujourd’hui doivent chercher la cause de l’échec ailleurs », a d’ailleurs répondu, hier jeudi 21 mai, l’honorable Marcel de Souza à ses accusateurs, lors d’un point de presse tenue à Cotonou. La Constitution du 11 décembre 1990 le soutient dans cet argument. Elle lui rappelle en son article 80, que le député doit écouter et suivre l’orientation du peuple. « Chaque député, est le représentant de la Nation tout entière ». Dans le cas d’espèce, même issu de la mouvance, Marcel de Souza devrait-il faire table rase du signal envoyé par le peuple, le dimanche 26 avril, lors des législatives, ou choisir la voie du parti ? De même, l’article 93 donne de l’eau au moulin à la démarche de Marcel de Souza. « Le droit de vote des députés est personnel. Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale peut autoriser exceptionnellement la délégation de vote ». Alors, quand donner procuration devient bon gré ou mal gré, l’honorable Marcel de Souza aurait-il trahi en demandant à exprimer personnellement son droit de vote ? « Je ne connais même pas à qui ma procuration est allée », a-t-il révélé hier, lors de son point de presse.

Marcel, le bouc émissaire

Si l’on convient que Marcel de Souza n’a pas respecté la ligne de l’alliance, on peut s’interroger si cette force politique a conduit des députés élus sur d’autres listes à violer la conduite de leur parti ou alliance, ou même les a contraints à aller à l’encontre de la volonté de leurs militants et de leur propre conscience ? La réponse se trouvera dans l’alchimie par laquelle les 'FCBE' et leurs alliées 'UB' qui étaient à 35 contre 48 pour l’opposition, après la proclamation des résultats provisoires par la Cour constitutionnelle, se sont retrouvées à 41 contre 42 pour l’opposition lors de l’élection du président de l’Assemblée nationale ?
Autant conclure, match nul dans la tactique mise en place à l’hémicycle, la nuit du 19 au 20 mai par la mouvance et l’opposition. Marcel de Souza n’en est donc pour rien, sinon qu’il devient un parfait bouc émissaire.
Vadim QUIRIN
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