La mobilisation des forces désapprouvant la politique du gouvernement
du président Boni Yayi n’avait de coalition que le nom. Nul n’en
doutait, et personne n’est assez dupe, pour penser qu’au lendemain de
l’entente qui a permis à ce groupe d’imposer sa loi à la mouvance
présidentielle, lors de l’élection du bureau de la 7è législature de
l’Assemblée nationale, il pourra résister, pendant longtemps, aux
démons de la division. Non ! Cette ‘’coalition’’ -si l’on doit
convenir de la désigner par ce vocable- n’en était pas une, en
réalité. Les forces qui l’ont constituée avaient un problème ponctuel
à résoudre, et elles se sont employées à trouver les voies et moyens
susceptibles de leur favoriser la tâche. Le groupe qui a œuvré à
l’accession au perchoir de Me Adrien Houngbédji n’a pas signé un pacte
politique en bonne et due forme. Aucune obligation ne le contraint
donc à maintenir quelque lien que ce soit avec celui-ci, pour la suite
des débats à l’hémicycle. Il y avait urgence, pour les forces de
l’opposition, de barrer la voie du perchoir au candidat du pouvoir,
quittes même à se tourner le dos dès les heures qui suivraient
l’élection. Nulle part donc, et à n’importe quel moment, il n’a été
question, pour cette coalition factice, d’une entente pour maintenir
le cap et évoluer en rangs serrés ; du moins, pour ce que sait
l’opinion. Inutile, dans ces conditions, de vouloir faire un procès à
l’un quelconque des alliés si, du jour au lendemain, des désirs de
faire cavalier seul se faisaient jour au sein de ce groupe. Ce serait,
en tout cas, faire preuve d’extrême candeur que de penser qu’avec les
ambitions déjà annoncées, soit à mots couverts, soit à visage
découvert, dans le cadre des élections en vue, notamment la
présidentielle de 2016, l’on puisse logiquement rêver de concessions,
outre mesure, de la part des partis ou alliances politiques qui, le
temps d’une élection au Parlement, ont décidé de faire cause commune
contre un régime dont ils s’accordent à décrier la gouvernance. Le
Parlement, une fois encore, a simplement démontré et confirmé qu’il
est le haut lieu de la politique et le lieu de la haute politique.
L’adversaire commun à abattre a été vaincu. C’était l’essentiel, et il
a été fait. Laissons donc le temps au temps, et observons l’évolution
de la situation à l’hémicycle où la politique politicienne, sur fond
d’intérêts, devrait retrouver, sans tarder, ses droits. Pardi !
Sébastien DOSSA