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Brouille entre des personnalités au sommet de l’Etat / Yayi et de Souza : la fin d’une longue amitié ?
Publié le vendredi 22 mai 2015  |  Le Matinal
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© Autre presse par DR
Le ministre du Développement, de l`Analyse économique et de la Prospective, Marcel de-Souza




Les relations entre le président de la République et son ministre du Développement ne sont plus au beau fixe. Les déclarations faites hier devant la presse par Marcel de Souza, ministre en question, explique le degré de dégradation des liens entre lui et Yayi Boni, son ami de longues dates devenu par la suite son chef.


C’est confirmé ! Le courant ne passe plus entre le chef de l’Etat et son ministre du Développement. Marcel de Souza n’est plus prêt à se faire humilier. Il l’a dit, face aux journalistes hier dans la salle de conférence de son département ministériel. « Je suis prêt à déposer le tablier si on doit m’humilier. Je ne suis ni judas, ni traître », a dit hier le ministre élu député le 26 avril 2015 dans la 16ème circonscription électorale sur la liste des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe), alliance politique au Pouvoir. Cette déclaration de Marcel de Souza, ministre et beau-frère du chef de l’Etat (puisqu’il est le grand-frère de la première dame du Bénin), démontre qu’entre son ami qui est devenu l’époux de sa jeune sœur puis son chef, et lui, le torchon brûle au point où il faut prendre l’opinion publique à témoin. Le ton utilisé au cours de la conférence de presse par Marcel de Souza explique qu’il a tellement subi des brimades qui l’obligent à rompre avec le silence. Il n’est pas d’accord qu’on le prenne pour un môme. C’est vrai que sa sortie se situe dans un contexte donné, mais il faut y comprendre que celui qui a parlé hier ressemble à un homme déçu, révolté et prêt à tout. Le ministre a certainement marre des frustrations de la part de sa famille politique, notamment son chef.

De Souza répond aux proches de Koutché

Marcel de Souza n’a manifesté aucun sentiment de peur envers qui que ce soit. A l’endroit des proches de son collègue du Gouvernement, Komi Koutché, candidat malheureux à l’élection du président de l’Assemblée nationale, il s’est fait clair : « Ceux qui parlent aujourd’hui doivent aller chercher la cause de l’échec ailleurs. Est-ce qu’ils ont bien fait la campagne ? Je ne suis jaloux de personne… On dit que je suis jaloux et que je veux barrer la voie aux jeunes ». Il a dit plus haut ce que des gens pensent bas. Il a dit avoir voté pour son alliance politique au Parlement dans la nuit du mardi dernier, mais a eu le courage de dire que son collègue ne mérite pas la place qu’on voulait lui offrir gratuitement. « De quels jeunes parle-t-on ? Notre pays mérite mieux que cela. On parle de quels jeunes ? Des ouvriers de la 25ème heure ? Ils vont nous donner quelle leçon ? » S’est indigné Marcel de Souza devant les journalistes. A le comprendre, Komi Koutché ne devait pas être le candidat de la mouvance. Il ne méritait pas le poste du président de l’Assemblée nationale du Bénin. C’est ce qu’on peut lire à travers les propos du ministre du Développement. La sortie hier, du Ministre de Souza est la preuve de la déchirure et la division au sein du Gouvernement béninois. La famille politique de Yayi Boni est divisée et c’est son beau-frère qui a annoncé les couleurs, à travers sa rencontre avec la presse. Les Ministres ne s’entendent plus. La cohésion et la solidarité gouvernementale ont disparu au sein de l’équipe de Yayi. Sa gestion en cette fin de mandat fâche, même son entourage et sa famille. Comme on l’avait prédit, il y a quelques mois, la fin des élections législatives sera marquée par la débandade autour du chef de l’Etat. On avait même dit que ses proches vont le quitter et s’il ne sait pas faire, même sa domestique pourrait refuser ses ordres. Ce n’est que le début et, quand cela démarre par son ami de longues dates et grand-frère direct de son épouse, ce sont des signes qui ne trompent pas. D’autres personnes ne tarderont pas à taper aussi du poing sur la table. Tout risque de finir moralement, avant la véritable fin.

Un digne fils de Gléhoué

A Gléhoué ( Ouidah), la dignité humaine est sacrée. Pour avoir eu ce courage, Marcel de Souza ne sera pas mal vu par ses parents de Ouidah. Pour rien au monde, l’homme de Gléhoué ne se laisse humilier publiquement. L’argent ne vaut pas l’honneur et la dignité. Marcel de Souza, en faisant cette sortie publique, s’est sauvé. Même si aujourd’hui, il est mis hors du Gouvernement, tout le monde saura qu’il a osé dire la vérité. C’est un fonctionnaire à la retraite. Il a occupé de hautes fonctions et n’a pas besoin d’être membre du Gouvernement Yayi pour se nourrir et avoir un nom. Comme le dit un adage, « les gens mangeaient avant que la vendeuse d’akassa ne s’annonce ». Marcel de Souza n’a pas rasé les murs pour travailler avec Yayi Boni. Il mérite sa place au Gouvernement car, il s’était battu pour l’avènement de l’actuel régime. C’est un ouvrier de première heure qui ne doit sacrifier sa dignité sur l’autel d’un quelconque poste ministériel offert par Yayi Boni. Il est élu député à l’Assemblée et sera fier d’aller faire son expérience au Parlement, avec l’opposition, s’il le faut .

F.F.
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