Les langues se délient dans la famille politique du chef de l'Etat après l'échec des FCBE (Forces Cauris pour un Bénin Emergent) à contrôler le bureau de l'Assemblée nationale, 7ème législature. Des réactions et accusations de trahison se font entendre dans le rang des Cauris. C'est d'abord Marcel de Souza, ministre du Développement et élu député qui a fait une sortie médiatique le jeudi 21 mai 2015. L'homme réagissait aux attaques contre sa personnes distillées dans la presse et le donnant comme celui qui a fait échouer le candidat de la majorité présidentielle à l'élection du président du parlement.
En effet, Komi Koutché, le candidat des FCBE a perdu de justesse la bataille face au candidat de l'opposition, Adrien Houngbédji (41 voix contre 42). Un fait remarquable objet de toutes les suspicions, c'est la présence à la séance du vote de Marcel de Souza annulant de fait sa procuration précédemment remise. Il a alors circulé dans la presse que le beau-frère du chef de l'Etat n'a pas voté pour le candidat FCBE. L'intéressé n'a pas accepté une telle accusation.
Se sentant injustement indexé, Marcel de Souza convie la presse à une conférence pour rejeter les accusations et surtout affirmer qu'il a "voté fidélité". Mais il n'a pas manqué de répondre "aux jeunes, ouvriers de la 25ème heure" qui sont aujourd'hui promus au détriment des "caciques" dont il fait partie. C'est à peine s'il voilait son opposition à la candidature de Komi Koutché à la présidence de l'Assemblée.
Marcel de Souza aura la réplique à son intervention par un communiqué de la coordination des FCBE.
Ce communique insiste clairement que Marcel de Souza n'a pas respecté sa parole donnée de faire exprimer son vote par procuration lors de la désignation des membres du bureau de l'Assemblée nationale. Selon le communiqué, le ministre du Développement a "boudé" quand il s'est agi pour les ministres élus comme lui de se retirer après la mise au point de la stratégie de conquête du perchoir du parlement. Les faits se passaient dans l'après-midi du mardi 19mai dernier à Porto-Novo. Alors que l'homme clame sa fidélité aux choix du groupe, pour la coordination nationale des FCBE, Marcel de Souza aura du mal "faire avaler de telles couleuvres au peuple béninois".
C'est la première fois que la famille politique de Boni Yayi étale devant l'opinion ses divergences internes. Dans cette alliance qui a toujours affiché son monolithisme, ses déchirements ne semblent pas d'un bon augure pour le "après nous, c'est nous", le slogan fétiche des FCBE en cette fin de mandat de leur leader.
Vincent Agué