A l’instar des chrétiens du monde entier, ceux des départements du Mono et du Couffo ont célébré dimanche 24 mai dernier la Pentecôte sous la marque particulière de «Nonvitcha». Du moins c’est le cas des populations de Grand-Popo qui ont connu dans une modeste proportion, un regain d’animation avec la participation de sympathisants puis de plusieurs personnalités.
C’est désormais du passé, la 94e édition de «Nonvitcha». Les Xwla et les Xwéla l’ont à nouveau célébrée du 22 au 24 mai dernier à Grand-Popo en compagnie de bien des ressortissants d’autres ethnies du Bénin et d’ailleurs. Mais surtout avec le soutien de plusieurs promoteurs d’affaires, de religieux, des éléments de l’Armée pour la sécurité, des créateurs des œuvres de l’esprit et des acteurs de différentes tendances politiques.
Le dimanche 24 mai dernier où la fête a été portée en apothéose, on notait la présence du 1er vice-président de l’Assemblée nationale, Eric Houndété et de quelques députés de la 7è législature, ainsi que la Cour constitutionnelle à travers son président, le professeur Théodore Holo. Le gouvernement, quant à lui, a été représenté par trois ministres dont celui de la Culture, de l’Alphabétisation, de l’Artisanat et du Tourisme (MCAAT), Jean-Michel Abimbola dans le rôle de porte-parole. Avant l’intervention de ce dernier succédant au mot de bienvenue prononcé par le maire de Grand-Popo, Antoine Amoussou, un office religieux a été célébré. Il s’est décliné en culte protestant méthodiste et à une messe dite en l’église catholique Saint Joseph. A l’occasion, l’évêque de Lokossa Mgr Victor Agbanou et ses concélébrants ont rappelé à l’assemblée que c’est « l’amour du Christ qui est le ciment de la fraternité célébrée et qu’il est non seulement nécessaire de le cultiver mais surtout de faire attention à ce que la politique ne divise «Nonvitcha». Suivra à la fin de cette liturgie, le bal des discours agrémenté à la place Nonvitcha par quelques grandes voix de l’aire culturelle tel que Adjignon Hanbladji.
Nonvitcha au service du développement
Félicitant au passage les acteurs qui se sont relayés au sein des différents comités chargés d’organiser «Nonvitcha» depuis sa première édition en 1921, le ministre Jean-Michel Abimbola a fait remarquer qu’il s’agit d’un devoir de mémoire qu’il faudra mieux préserver. Puisque, selon lui, au-delà des valeurs de fraternité, de solidarité et de développement prônées à travers son avènement, «Nonvitcha» est utile à la promotion de la destination Bénin. « Nonvitcha n’est pas que culturel et cultuel, il devient surtout un espace d’attraction avec pour principal effet, l’accroissement de flux touristique pour notre pays», clarifie-t-il. Rappelant que la culture est un facteur de cohésion, de démocratie et partant de prérequis pour le développement du pays, Jean-Michel Abimbola a exhorté autorités et citoyens à programmer annuellement Nonvitcha dans leur agenda. Le rendez-vous de ce dernier, s’entend au niveau du gouvernement comme «la célébration de la culture au service du développement à travers les nombreuses activités commerciales qu’elle génère».
A son tour, le président du bureau exécutif fédéral, Paul Irénée Zinsou, va réitérer la même exhortation concernant la participation à l’endroit des autorités. « Vous venez ici d’abord en tant que des frères. Les titres peuvent être temporaires mais la fraternité doit rester continuelle », a-t-il déclaré. Remerciant le gouvernement pour son soutien en infrastructures, il en a appelé à d’autres interventions en vue de la poursuite du plan de construction de la place Nonvitcha.
L’appel a été élargi aux sponsors pour faire de l’édition de 2016 un succès. Une édition spéciale pour laquelle se nourrit l’espoir d’une grande mobilisation.
Pour certains habitués des festivités de Nonvitcha, la faible affluence observée pour le compte de la 94e édition serait due par ailleurs aux drames enregistrés au cours de l’édition de 2014. Cependant, ce motif n’a pas été suffisant pour ternir l’éclat de la célébration. Au contraire, les abords de la plage, les hôtels et autres places publiques ont grouillé de monde qui pour organiser des pique-nique, qui pour se livrer aux divers jeux organisés sur fond de musiques distillées à haut volte.
Rappelons que pour le compte des 22 et 23 mai derniers, plusieurs activités ont tenu en haleine les participants. Il s’agit, entre autres, de la retraite aux flambeaux, de l’ouverture d’une foire commerciale, des séances de prières dédiées aux religions endogènes et des conférences-débats.
Les festivités de la 94è édition ont pris fin hier lundi 25 mai par une concertation entre le bureau exécutif fédéral et les membres des différentes sections à la place Nonvitcha.
Désiré C. VIGAN A/R Mono Couffo