(Comment elle a sauvé le nouveau Bureau)
Dans la configuration initiale de l’opposition, Claudine Prudencio qui a dû mener des batailles courageuses, contre ses adversaires acharnées de la mouvance, cherchant à la détruire politiquement, était favorite au poste de premier secrétaire parlementaire. Une reconnaissance pour son courage et sa fidélité à la cause. Son échec au vote pour ce poste a pu apparaître pour certains comme une trahison ou un échec personnel, face à une candidate de la mouvance. Il n’en est rien ! Ce gentleman agreement conclu, avec la candidate venant de l’Union fait la nation, l’a été dans une grande compréhension et dans un esprit de grande élévation de la part de la députée. Une ouverture d’esprit qui a évité à l’opposition les risques d’invalidation du nouveau bureau et qui a permis de maintenir le respect du genre à travers l’élection de Sofiath Shanou.
Parmi les sept membres qui composent le bureau de la 7ème législature, six sont issus du bloc de l’opposition. Tous figuraient sur la liste présentée par l’opposition. Mais, Claudine Prudencio, candidate au poste de premier secrétaire parlementaire, a été battue par Sofiath Shanou de la mouvance présidentielle par 44 voix contre 38 et une abstention. Pourtant, ce sont les mêmes députés qui ont porté les six autres candidats de l’opposition au perchoir. En apprenant ce résultat certains n’ayant pas compris qu’il y a un compromis stratégique de l’opposition derrière ce résultat qui a profondément choqué d’aucuns. Beaucoup ont pensé à une trahison surtout que l’élue de la 6ème circonscription est allée aux élections sous la bannière de l’Union fait la Nation (Un). Alors, comment comprendre la préférence des opposants pour un candidat de la mouvance contre leur partisane ? Selon les indiscrétions venant de certains députés de l’opposition, c’est un choix stratégique qui a été opéré par le bloc des antirévisionnistes qui composait entièrement le bureau selon la configuration construite par l’opposition pour prendre d’assaut ce bureau. Un choix stratégique autour duquel la députée aurait accepté de jouer le jeu pour sauver le bureau élu et unicolore de l’opposition des risques d’invalidation par la Cour constitutionnelle au cas où elle serait saisie par la mouvance. En effet, selon la jurisprudence de la Cour, le bureau doit refléter les différents courants politiques au sein du parlement. Or, les FCBE, constituent la principale force de la mouvance avec 33 députés, élus au soir du scrutin du 26 avril. L’absence de cette alliance au sein du bureau aurait donc pu conduire à une saisine qui induira la reprise d’une élection dont connaît dans quelles conditions épiques, l’opposition a resserré ses rangs pour éviter que ses députés soient « achetés » par les FCBE et leur chef. Une reprise d’une telle élection serait un grand risque pour l’opposition.
Une bonne nouvelle pour Claudine Prudencio
Pour le succès de la stratégie de l’opposition, Claudine Prudencio a donc fait montre d’une grandeur d’esprit, d’un geste magnanime en acceptant de sacrifier ses intérêts personnels et égoïstes au détriment du groupe. Plus encore, son sursaut apparaît comme un élan féministe puisque c’est au détriment d’une femme quelle a accepté le compromis. D’ailleurs, toutes les forces de l’opposition ont salué sa sagesse et son hardiesse. Pour l’opposition, il n’était pas possible de rendre une telle monnaie à une dame qui a subi les déboires du régime en place, notamment avec l’affaire Epine dorsale qui a confronté son époux au gouvernement. Aux dernières nouvelles, l’on apprend qu’il y a de fortes chances que Claudine Prudencio soit portée à la tête de l’une des grandes commissions parlementaires en récompense à son dévouement. Et ce ne serait qu’un juste retour d’ascenseur et de reconnaissance pour tout le courage qui l’a amenée jusque-là face à l’adversité de ses ennemis de la mouvance. On ne peut que lui souhaiter une reconnaissance à la mesure de son grand cœur.
G.A