Après le limogeage de ses conseillers spéciaux et la démission du ministre de l’Energie, Barthélémy KASSA, le chef de l’Etat doit former la nouvelle équipe de ses collaborateurs. La liste de ces derniers est attendue ce week-end, sauf changement.
Le Chef de l’Etat doit composer une autre équipe autour de lui. Et pour cause. Le gouvernement qui l’a entouré jusque-là a enregistré une démission de taille. En effet, suite à l’affaire du projet PPEA II dont on déplore la perte d’environ trois milliards FCFA, le ministre en charge de l’énergie et de l’eau, Barthélémy KASSA a dû démissionner, ses collaborateurs étant impliqués. De même, il est attendu du président de la République qu’il formât un autre gouvernement pour bien amorcer le dernier round de son deuxième et dernier mandat.
Eu égard à ces deux réalités, la nécessité de composer un autre gouvernement s’impose.
Mais seulement, il est à craindre que la qualité des hommes pour parachever la gigantesque œuvre entamée à la tête de l’Etat souffre de quelques insuffisances.
En effet, pour faire face aux nombreux défis, surtout permettre de conduire les chantiers ouverts de prendre fin avant terme, il va falloir miser sur l’engagement, la volonté et surtout la qualité des hommes qui seront appelés aux différents postes ministériels. Il va s’agir d’une véritable équipe de combat et non de féaux et autres laudateurs commis pour dénicher dans le tréfonds de leur subconscient, des chimères et des propos à la trouvère.
L’autre défi à relever par ce même biais, est la constitution tel que prévu par le dernier conseil des ministres en date, de la nouvelle équipe de collaborateurs érigés en conseillers techniques ou spéciaux. Les tâches à accomplir sont immenses et l’acte de détection des hommes capables parait difficile.
Des rumeurs font état d’un retour de fortes personnalités. Soit ! Mais elles annoncent aussi l’entrée de gens dont la gestion interpelle la conscience humaine.
De toutes les façons, le président cherchera encore à équilibrer les choses ; mais il s’avère que la recherche effrénée d’un certain équilibre régional quant à la formation du gouvernement amène plutôt au déséquilibre criard. Parfois, les populations de certaines régions ne s’identifient guère à leurs promus. Ce qui accentue davantage la marginalisation et les frustrations notées souvent.
Par conséquent, il va falloir que la configuration du prochain gouvernement apaise les cœurs, suscite moins de remous et de mécontentements. Le président pourrait aussi prendre ses distances par rapport à ceux-là qui créent au lendemain de l’acte, une atmosphère de condescendance et organisent à longueur de semaines voire de mois, des messes de remerciements et autres manifestations de reconnaissance car ils ne seront redevables qu’à travers leurs performances.
Ce qui retarde la publication du nouveau gouvernement
Les Béninois attendent avec impatience la composition du prochain gouvernement du Chef de l’Etat Thomas Boni YAYI puisque, certains ministres de l’actuel gouvernement siègent au parlement. Comme d’habitude, dame rumeur avance des dates et tente de justifier que, le retard mis est lié à certains paramètres très cruciaux pour le Président de la République qu’il tente à tout prix à élucider avant une quelconque action publique.
A quand l’annonce officielle du prochain gouvernement ? Mis à part le chef de l’Etat qui est le seul à décider de la date de la publication, dame rumeur avance déjà la date du 15 juin 2015. Apparemment, le prochain gouvernement du Président de la République se fait désirer et attendre. Les Béninois devront encore s’impatienter afin que le Chef de l’Etat remette des pendules à l’heure pour le bonheur de ses compatriotes. Qu’il vous souvienne que lors des dernières législatives d’avril 2015, certains de ses ministres ont été élus sur sa liste des Forces Cauris pour un Bénin Emergeant (FCBE). Avant de constituer la prochaine équipe gouvernementale, ses ministres élus devront faire le choix de siéger au palais des Gouverneurs ou celui de continuer le combat de la refondation en qualité de ministre aux côtés de leur leader politique. Et c’est là l’une des difficultés que rencontre le chef de l’Etat. Si certains ont déjà choisi la route de l’Hémicycle, d’autres par contre se retrouvant dans un état dubitatif, peinent à s’extirper de l’embarras auquel ils sont confrontés. Pour certains, l’embarras du choix est plus pesant car, le chef de l’Etat tient à les garder, contre leur gré, dans le gouvernement pour différentes raisons qu’il est le seul à pouvoir apprécier s’agissant surtout de la loyauté de ses collaborateurs qui, soutiennent mordicus les idéaux du régime actuel. On pourrait donc dire que ces ministres sont tout simplement victimes de leur propre loyauté envers le Chef. De ce climat d’indécision psychologique, le Chef de l’Etat préfère attendre afin de parvenir à un accord. Cet accord pourrait être trouvé si on considère les stratagèmes habituels qu’utilise le Président de la République pour parfois parvenir à ses fins. « Le temps guérit les blessures », dit l’adage. C’est certainement dans cette optique que se place le Chef de l’Etat en attendant que, les jours passant, il essaie de miroiter à nouveau « les potentiels atouts gouvernementaux » dont ces ministres pourraient encore bénéficier. Quel que soit le choix opéré, c’est l’avenir politique de ces ministres qui se joue. Le Chef de l’Etat devrait donc attendre.
Dans un autre registre, le Président de la République traverse un sérieux moment de crise de confiance avec ses hommes et femmes de main. Après, sans risque de se tromper, les élections législatives d’avril dernier, le Chef de l’Etat s’est rendu compte que les vrais clameurs et chantres de son régime ne sont pas toujours dignes de confiance. Il a réalisé que la manière dont il est toujours encensé par ses sbires relève du double jeu et ne pas ouvrir les yeux pour véritablement le constater le rendrait « ingénu ». Du coup, son projet de remaniement subit le même sort. Il lui faudrait donc revoir la copie de cette composition gouvernementale afin d’éviter d’autres surprises politiques de mauvais goût à quelques mois de la fin de son second et dernier mandat constitutionnel. Ce dernier gouvernement qu’il s’apprête à former devrait être un gouvernement « consolateur », de combat capable d’émousser les sentiments des Béninois et également capable d’éplucher des dossiers scandaleux à eux légués par les précédents gouvernements de Boni YAYI. Il est donc conscient que son dernier remaniement ministériel devra comporter des collaborateurs disposés à travailler d’arrache pied afin de le « racheter », si c’est encore possible, au sein de l’opinion publique nationale qui peine aujourd’hui à lui accorder du crédit dans ses promesses.
Considérant ces paramètres très cruciaux, le Chef de l’Etat envisage tirer les choses au clair avec une vision plus objective avant de dévoiler la liste de son nouveau gouvernement. Mais l’imminence d’un remaniement ministériel est de mise et le Président de la République n’a pas le choix. Il doit agir, et vite.
F.M. & Josaphat FINOGBE