Après la vague des passations de charges entre les ministres entrants et sortants en début de cette semaine, les nouveaux membres du gouvernement ont été conviés au Palais de la Présidence pour recevoir des instructions sur les priorités relatives à leurs portefeuilles respectifs. C’était au cours du Conseil des ministres en date du mercredi 14 août dernier. La fermeté des propos du Chef de l’Etat a provoqué le stress chez ses nouveaux collaborateurs. Ces derniers sont mis sous pression et font déjà l’heureuse et amère expérience de la collaboration directe avec le président Boni Yayi.
Les nouveaux ministres du deuxième gouvernement de Boni Yayi II, peu expérimentés des milieux ministériels et présidentiels ont certainement été gagnés par le stress ce mercredi 14 août lors du Conseil des ministres devant les fixer sur les priorités du pouvoir. L’une des raisons qui le confirment est la fermeté et la rigueur des propos que le Chef de l’Etat a tenus devant ses nouveaux collaborateurs. ‘’S’il y en a parmi vous qui ne peuvent pas se montrer à la hauteur de la tâche, qu’il m’apporte en même temps sa démission’’, a lancé Boni Yayi à ses nouveaux ministres en interdisant à son ministre d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique de ne pas intervenir en leur noms et de les laisser se défendre chacun.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a rappelé à ses ministres qu’ils font désormais partie d’une ‘’opération commando’’. Au regard de la virulence des propos du chef de l’Etat, on peut sans le risque de se tromper, dire que les nouveaux membres du gouvernement étaient déboussolés. D’abord, il faut reconnaître que ces nouveaux ministres qui viennent de prendre service, pour la plupart n’ont jamais fait une telle expérience. C’est la toute première fois que la majorité d’entre eux s’adonnent à une telle aventure. Ils ont certainement besoin d’être accompagnés par la clairvoyance de leur patron qui, impérativement, a besoin de résultats. Ces propos du Chef de l’Etat ont éteint momentanément en ces nouveaux membres de l’équipe gouvernementale, la joie d’être nommés en les faisant du coup prendre conscience de la mesure et de l’immensité du travail à abattre. Selon Boni Yayi, les ministres seront évalués et bien contrôlés dans leurs missions respectives. Et ceci à en croire ses propos, avec une rigueur exceptionnelle, vu le contexte social particulièrement difficile qui lui impose de marquer une rupture afin de relancer efficacement le redressement de l’économie pour la porter à un taux de croissance à deux chiffres.
On n’est pas ministre pour s’amuser. Le ton direct du chef de l’Etat participe sans doute de son souci d’écouter l’euphorie au niveau des ministres pour les faire prendre conscience de ce pour lequel ils ont été choisis pour siéger au sein du gouvernement. Cependant, on ne peut s’empêcher de faire remarquer que Boni Yayi avait été trop dur lors de sa rencontre avec ses nouveaux collaborateurs mercredi dernier. Après tout, ce sont des personnalités en qui lui-même a trouvé une certaine qualité morale, de même que des compétences insoupçonnées capables de produire infailliblement de bons résultats, avant de les nommer. Avait-t-il besoin encore comme le disent plus d’un, de les traiter comme des moins que riens, des écoliers en classe ou, des gens en qui il n’a pas confiance ? A cette occasion, Boni Yayi devrait mettre en confiance surtout ses nouveaux ministres et leur promettre de les accompagner afin que les résultats soient au rendez-vous, plutôt que de les intimider ou les mettre sous pression. Car à ce jeu, il risque d’avoir les effets contraires à ceux escomptés.