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© Le Matinal par DR
Boni Yayi, President du Benin |
La prochaine équipe gouvernementale était attendue pour la semaine dernière, du moins le week-end passé. Mais l’imminence des consultations à la base semblent tenir le chef du gouvernement en respect.
C’est un grand risque pour Boni Yayi de publier la liste des membres du nouveau gouvernement avant le vote du 28 juin prochain.
De sources concordantes et crédibles, cette liste serait prête depuis la semaine dernière et il ne restait que sa transmission à l’Assemblée nationale pour avis consultatif ainsi que prescrit par notre Constitution du 11 Décembre 1990. La rétention de la fameuse liste qui est gardée secrète résulte des récents événements plus ou moins fâcheux ; il s’agit de l’échec enregistré lors de l’élection au perchoir, des frustrations nées de la conduite imposée par le leader des FCBE et bien avant cela, des positionnements sur la liste FCBE lors de législatives.
En effet, la confection de la liste FCBE pour les législatives du 26 avril 2015 a suscité beaucoup de remous dans la famille politique au pouvoir. Outre les dissidences enregistrées, il y a eu des critiques observées au sommet de l’Etat. Des conseillers du Président de la République et non des moindres n’ont pas digéré la manière dont l’opération a été menée et les acteurs qui l’ont géré.
Par ailleurs, cette guerre de positionnements s’est poursuivie lors du dépôt des dossiers pour ces élections communales et locales. Certaines fractions de la grande famille FCBE ont estimé être écartées purement et simplement. C’est le cas du FRAP dont l’un des membres est monté au créneau à Djougou pour dénoncer ce qu’il a qualifié s’exclusion. Ailleurs, c’est des candidats influents qui ont fait les frais de la méchanceté de certains caciques des FCBE.
Alors pour éviter que ces personnalités abandonnent le navire en pleine navigation, et occasionner de fait d’autres échecs en cascade de l’alliance, il est plutôt idoine et de bon ton de continuer à donner l’illusion que quelque chose est encore possible en ce qui concerne l’implication de ces personnes influentes dans la gestion du pouvoir à d’autres niveaux.
A partir du moment où la bataille du perchoir est définitivement perdue, il vaudrait mieux continuer à nourrir l’espoir du contrôle de la majorité des mairies. C’est pourquoi malgré l’urgence de la publication et le dévoilement de la liste des nouveaux ministres, et aussi de la position actuelle de certains ministres élus députés encore aux affaires, il faut continuer à maintenir le suspense jusqu’au moment où les résultats des élections locales seront connus.
Pour le moment et malgré la démission du ministre Barthélémy Kassa, le pays fonctionne avec la vacance d’un titulaire. En tout cas, cela n’émeut le chef de l’Etat qui a sa stratégie par rapport à la gestion des affaires publiques et la conduite des hommes.
Il y a de grands risques à vite publier les noms de la nouvelle équipe, à moins de nous infliger la punition, du moins à flanquer un remaniement technique, quitte à y revenir quelques semaines plus tard.
F.M
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