Au lendemain des législatives du 26 avril 2015, le président Yayi Boni est confronté à une équation chinoise. Celle de la constitution de son dernier gouvernement. Les ministres élus députés sur sa liste sont tous prêts à remettre le tablier pour siéger au Parlement. Alors, pour remédier au problème qui se pose au Chef de l’Etat, une proposition de membres de gouvernement lui est faite. Elle tient fondamentalement compte de ce qu’en dix ans, le président Yayi Boni a ridiculisé l’intelligence des enfants du quartier latin de l’Afrique.
Si le chef de l’Etat, n’a pas trouvé d’inconvénient du point de vue de la notoriété de la République, en proposant le « fiston de Me Houngbédji », Komi Koutché, aux fonctions de président de l’Assemblée nationale, devant des têtes ferlées comme Bruno Amoussou, Antoine Kolawolé Idji, François Adébayo Abiola et bien d’autres, alors, la proposition de gouvernement que voici peut convenir à l’aise du prince de Tchaourou, pour cadrer avec la logique de faire toucher le Bénin, le fond. Attention ! Bien qu’une fiction, elle est plausible d’être une réalité au pays du président Yayi Boni..
- Fred Houénou : Ministre de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche
Derrière ses lunettes et avec son éloquence frisant parfois la grandiloquence, le jeune « fou du roi », Fred Houénou, précédemment conseiller technique à la jeunesse du chef de l’Etat, est un homme qui aime se montrer à la télé comme son patron Yayi Boni connu pour son penchant à l’agriculture médiatisée, déformant la réalité dans les champs. Son choix pour s’occuper de ce portefeuille ne tardera pas à se révéler judicieux pour une agriculture médiatisée et non mécanisée
- Rachidi Gbadamassi : Ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique
patronyme, Gbada était une sorte d’inconstance en politique. Mais, il a prouvé le contraire à Yayi en lui restant fidèle, et mieux, en résistant à l’offre de l’opposition lors des tractations pour l’élection du bureau de l’Assemblée nationale. En échange à cette marque de fidélité, il mérite d’être nommé super-ministre d’Etat,en remplacement de François Abiola, ridiculisé et qui n’a plus la confiance du chef. De plus, Gbada a un profil compatible à ce portefeuille. Lui qui n’a jamais fait le second cycle avant d’obtenir son droit capacitaire qui lui ouvre les portes de la faculté de droit à l’Université de Parakou, est aussi un donneur de leçons de droit au Professeur Mathurin Coffi Nago et à Me Adrien Houngbédji. Au regard de tout cela, il sera un bon ministre d’Etat, chargé de l’Enseignement supérieur. C’est possible sous Yayi Boni.
- Frédéric Béhanzin : Garde des sceaux, ministre de la justice et porte parole du gouvernement
Parmi les « fous du roi », c’est l’homme qui connaît mieux le milieu carcéral. Il pourra aider le pays à améliorer les conditions carcérales des détenus. C’est aussi celui qui,mieux que quiconque, sait utiliser la législation du pays pour déposer,hors délai, les demandes d’autorisation des marches des Fcbe. Pour quelqu’un qui a toujours des problèmes à se familiariser avec les textes de la République, il lui faut ce département pour une purge. A l’image du président qui ne fait que se rebeller contre la justice et ses décisions, Frédéric Béhanzin est un bon remplaçant pour Valentin Djènontin. S’il est nommé Porte –parole du gouvernement, c’est en reconnaissance à son activisme à répondre à tout. Il suffit que le régime l’envoie défendre l’indéfendable, même s’il a la gueule cassée.
- Lucien Médjico : Ministre des affaires étrangères et de la coopération
Le président des « jeunes turc » n’arien de semblable à un diplomate, encore moins à un connaisseur des relations internationales. Mais, aimant se tirer à quatre épingles, Yayi Boni pourrait lui donner la chance de se comparer aux diplomates qui s’habillent dernier cri. Ne serait-ce que pour son côté habillement, il donnera un autre visage à la diplomatie béninoise. Il a donc de fortes chances de remplacer Nassirou Arifari Bako, l’homme au visage, à la voix et l’accent sahéliens. Puisque ce dernier fait partie des cadres ridiculisés par Yayi Boni lors de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, il ne refusera pas d’aller siéger au Parlement. De plus, pour quelqu’un comme Lucien Médjico qui aime se voir, le poste de patron de la diplomatie lui manquait pour encore mieux se faire voir.
- El Farouk Soumanou :Ministre de l’enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle
C’est du père au fils. Son père Djimba Soumanou, élu député à l’Assemblée nationale va lui céder son fauteuil. Il suffit qu’il en fasse la proposition à Yayi Boni et ce dernier le suivra. El Farouk Soumanou est à l’image de son géniteur aux apparences lénifiantes,mais bouillant. Au nom de la continuité, ce laudateur du roi a déjà trouvé un bon successeur. Et, pour diriger ce département, on n’a pas besoin d’être enseignant, mais un homme qui sait briser les mouvements de grève. Et Dieu seul sait qu’à l’image de Frédéric Béhanzin, El Farouk Soumanou a des recettes.
- Mathias Gbèdan :Ministre du Foncier et des affaires domaniales
Le transfuge du Prd est en train de faire ses valisespour quitter la tête de laMairie de Sèmè Podji, où il a bâti sa réputation dans les litiges domaniaux. Sa gestion du foncier et des affaires domaniales lui a valu des ennuis judiciaires auxquels il n’a pas fini de faire face. Sans doute, c’est pour lui donner les moyens de se tirer d’affaire que son choix a été fait pour occuper ce jeune ministère. Ainsi, il pourra réparer les préjudices causés à ses anciens administrés.
- Bernardin Aligbonon :Ministre de la santé publique
Jeune dynamique et compétent. Il est très proche des jeunes et adore la santé physique des structures de l’Etat. On l’a vu au Port avec ses ré- formes qui ont permis la bonne santé de la cellule de communication. Il a de très bonnes relations avec les journalistes spécialisés dans la santé et ne leur doit rien. Depuis quelques mois, il s’occupe de l’environnement. Là encore, c’est comme un poisson dans l’eau. Il mobilise des fonds pour la bonne santé de l’environnement au Bénin. Il est d’ailleurs en Côte-d’Ivoire depuis quelques jours pour la même cause. A Abomey, il peut régler beaucoup de problèmes liés à la santé. Il le fera jusqu’à Bohicon et ses environs.
- Octave Houdégbé :Ministre de la jeunesse des sports et loisirs
Elu député sur la liste And, Octave Houdégbé a préféré pactiser avec les Fcbe à l’Assemblée nationale. Le chef de l’Etat, Yayi Boni, pourrait, à présent, le remercier en lui confiant le poste de ministre de la Jeunesse, des sports et loisirs. L’homme qui aurait pu être le doyen d’âge de la 7è législature, si Rosine Soglo n’était pas réélue, obtiendrait ainsi le poste qui lui convient dans le gouvernement. Selon certaines indiscrétions, il aurait fait ses preuves sur les terrains de football du Bénin dans les années 1960. Il sera peut-être le sauveur du football béninois, une discipline dont la pratique est presque interdite au Bénin par l’actuel ministre qui a retiré l’agrément à la Fédération béninoise de football (Fbf).
- Lucien Houngnibo : Ministre chargé des la sauvegarde des acquis démocratiques
Lucien Houngnibo est un vrai Yayiste. Il attendait d’être sollicité par le chef de l’Etat depuis plusieurs années. On dit de lui qu’il croit toujours qu’il a la possibilité d’être ministre sous Yayi. Son rêve pourrait prendre forme. Et l’homme qui n’a pas digéré la distribution des rôles par les Fcbe lors de la 6è législature ne renoncera pas à l’appel. Il pourrait être sollicité pour travailler à la sauvegarde des acquis démocratiques. C’est le ministère qui lui convient. A ce poste, il pourra recoller les morceaux après que le régime ait saccagé l’édifice démocratique du Bénin. Qui d’autre pourra assurer cette mission si ce n’est lui qui se serait évanoui parce qu’un poste lui a échappé au sein du bureau de l’Assemblée nationale, 6è législature ?
- Valentin Djènontin : Ministre de l’économie
Il n’est plus ouvrier de la 25ème heure. Le pasteur qui a résisté aux tempêtes des changements des gouvernements successifs de Yayi Boni est aussi un agent du centre hospitalier et universitaire de Cotonou. Après un long séjour qui lui a permis de compter les morts sans se tromper au Cnhu, Valentin Djènontin est maintenant outillé pour remplacer Komi Koutché.
- Christelle Houndonougbo : Ministre de la famille, des affaires sociales et des personnes du 3ème âge
Son rêve de devenir ministre sera enfin réalisé. Christelle Houndonougbo est proposée pour être la dernière ministre de la Famille, des affaires sociales et des personnes du 3ème âge de Yayi Boni. Présidente de l’Ong "Défense sans Frontières", elle est cadre du ministère de la Jeunesse, des sports et loisirs. Jusqu’à sa nomination, elle a servi aux côtés de plusieurs ministres en qualité de Conseillère technique au sport après un séjour au ministère de l’Enseignement supérieur. Au plan politique, elle est la Secrétaire nationale à la communication du parti Congrès du peuple pour le progrès (Cpp) de Jean Gounongbé.
- Nouhoum Bida : Ministre de la coordination de l’action gouvernementale et des relations avec les institutions
Le jeune député, Nouhoum Bida, suppléant de Gatéri, prêt à passer les 4 prochaines années à l’Assemblée nationale, est pressenti au poste de ministre d’Etat, chargé de la coordination de l’action gouvernementale et des relations avec les institutions. Au regard des rôles de couvent qu’il a joués lors des législatives, il sera, de sources concordantes, le prochain super-ministre du gouvernement, n’en déplaise à la qualité.
- Eugène Azatassou : Ministre de l’Alphabétisation et des cultes
quelques années, Eugène Azatassou a surtout travaillé dans l’ombre. En 9 ans de Yayisme, il n’a rien eu ou presque. Le poste de directeur de cabinet du ministère de la Dé- centralisation lui a été attribué à la suite de pressions. Maintenant, il lui faut aussi gérer un ministère pour conclure en beauté le règne de la mal gouvernance et de l’impunité. Il acceptera tous les postes ! Il ne demande pas grand-chose. Il est prêt à se sacrifier, toujours le sourire aux lèvres… Il acceptera même la coquille vide dont Roger Gbégnonvi a gardé un mauvais souvenir… Un poste de ministre de l’Alphabétisation et des cultes ne le repousse pas. Il aura fait l’expérience ministérielle. Surtout que cela ne l’empêche pas de poursuivre l’organisation des marches avec les Fcbe à travers le pays.
- Irenée Agossa : Ministre chargé de la lutte contre la transhumance politique
Qui d’autre peut espérer prendre ce poste de ministre Chargé de la lutte contre la transhumance politique si Irénée Agossa est toujours présent aux côtés de Yayi ? C’est un poste taillé pour le qualiticien qui doit maintenant donner le bon exemple après avoir viré vers la mouvance en 2011 alors qu’il avait battu campagne aux côtés des ténors de l’Union fait la nation (Un). Nommé depuis quelques mois directeur général de la Sonacop, il n’a toujours pas réussi à ramener l’essence dans les stations-services. Et il se murmure que sa place ne peut être là. L’homme pourrait bien aider Yayi à lutter contre la « Transhumance politique ».
- Nasser Yayi : Ministre d’Etat, chargé de la défense nationale
Fils aîné du chef de l’Etat. Conseiller en fonction malgré le limogeage des collaborateurs de son rang, Nasser Yayi se chargera de coiffer l’Etat-major général des armées dans le prochain gouvernement. L’enfant chouchou veillera à la bonne circulation des chars dans les trois villes à statut particulier.
- Moukaram Badarou : Ministre de la ville et de l’environnement
Moukaram Badarou va bien se plaire dans le rôle de ministre de la ville et de l’environnement. Le transfuge du Prd et accessoirement « journaliste », a encore beaucoup à prouver à son nouveau chef et « Prince » des Fcbe. Il n’a pas encore accompli grand-chose depuis qu’il a quitté les entrailles de « Hâgbè ». L’occasion lui est tout offerte de transformer les villes du pays.
- Yaya Saka : Ministre de l’eau, de l’énergie et des mines
Le fameux maire que les caciques Fcbe traitent parfois d’ouvrier de la 25h, se verrait bien dans ce nouveau rôle. Il mettra son énergie à contribution pour remplacer presque au pied levé le célébrissime « ministre du sous-sol », Barthélémy Kassa. Le Maire d’Adjarra déborde d’énergie. Justement, les dix années de refondation ne nous ont apporté que pénurie et délestage au bout du compte. Au boulot « Yaya », donnez –nous de l’énergie.
- Chabi Yayi : Ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique
Le candidat malheureux aux législatives, qui aurait dû faire élire Komi Koutché au Perchoir du Parlement, si tonton Marcel ne lui avait pas ravi la vedette en se hissant tête de liste, sera bientôt récompensé. Il détiendra le portefeuille ministériel en charge de la sécurité pour veiller au grain sur les menaces de Candide Azannaï. Avec un peu d’esprit revanchard, il terrorisera les populations de Cotonou.
- Patrick Yérima : Ministre du Commerce, de l’industrie et des petites et moyennes entreprises
L’employé de l’université de Parakou qui, en l’espace d’un an, s’est succédé aux postes de responsabilités prestigieuses, en suivant la hiérarchie sociale (maire de Kandi, puis député à l’Assemblée nationale), poursuit son ascension. Très adulé par Yayi Boni, les coulisses de la présidence de la République renseignent qu’il sera, sauf changement de dernière minute, ministre du Commerce, de l’industrie et des petites et moyennes entreprises.
- Christophe Kaki : Ministre du travail et de la fonction publique
Directeur de cabinet du ministère en charge de l’Eau, Christophe Kaki, pour le compte de l’Atacora sud deviendra l’interlocuteur des chômeurs et des partenaires sociaux. Mais, l’on peut s’interroger sur ses réelles capacités à manager ce ministère qui est proche des ministères en charge de la souveraineté nationale.
- Dominique Sambiéni : Ministre de la Communication, des nouvelles techniques de l’information et de la communication
Artiste comme son cousin Barthélémy Kassa, Dominique Sambiéni, l’actuel maire de Cobly, prendra les destinées de la communication. Expert batteur et grilleur d’igname, il a bien les doigts agiles pour révolutionner l’internet au Bénin, afin de mettre le pays aux diapasons du numérique et des technologies de l’information et de la communication.
- Paul Hounkpè : Ministre des enseignements maternel et primaire
Il est remercié pour ses bons offices de faux frères aux côtés du Chef et il a tenu à le gratifier d’un poste lézardé du gouvernement. Le tout bouillant Paul Hounkpè serait en train de jubiler croyant avoir entre les mains la manne. Mais, tant pis pour les jaloux. Ce qui a échappé à tous ceux qui ont tout le temps côtoyé le palais, Paul, de sa brousse de Bopa, l’a obtenu. Il roulera les rutilants véhicules, aura les honneurs militaires, sera devant les caméras. Paul a donc des raisons de rire, mais ce qui l’attend dans ce département ministériel n’est pas mince. Il doit déjà réfléchir à comment affronter un autre Paul (syndicaliste) plus fougueux que lui. L’homme qui a fait le choix d’arborer le rouge jusque dans sa tombe attend de pied ferme le jeune ouvrier, de quelle heure je ne sais, pour ses revendications sans cesse actualisées.
- Viviane Sèzan : Ministre des travaux publics et des transports
La jolie ronde professeure de français à qui il a plu de faire quelques expéditions devant les caméras posthumes de la chaîne d’antan n’est pas venue au monde pour vendre des betteraves. Oh, que Viviane Sèzan contrôle les grands couloirs du Bénin ! Sautée deux pieds joints dans la cellule de communication du Palais de la République sans chanter Yayi 10 ans, la belle Viviane, belle certainement aux yeux du Chef (le bon sens est la chose la mieux partagé) le sera davantage puisqu’elle va désormais se mettre en jean pour aller sur les chantiers. Les prétendantes n’ont qu’à retrousser leurs manches car, il y a une concurrente de poids qui s’annonce.
Sacré gouvernement. Rions enfin.