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Passation de service à la primature : les réponses voilées de Koupaki à Yayi
Publié le vendredi 16 aout 2013   |  L`événement Précis


Pascal
© Autre presse par DR
Pascal Irénée Koupaki ,Premier ministre du benin


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Le discours du désormais ex-premier ministre, Pascal Irenée Koupaki à sa passation de service, mardi dernier, cache mal des réponses à certaines accusations portées contre lui et à des impairs qu’on lui collait dans les arcanes du pouvoir. Des mots ont été choisis sur mesure, sans verser dans du tac-au-tac. «Je pars la conscience tranquille avec le sentiment du devoir accompli…», se réjouit Koupaki. Conscience tranquille ? A analyser de près, on observe que l’homme semble ne rien se reprocher dans sa collaboration avec Yayi, répondant ainsi à ceux qui pensent le contraire. En le disant haut et effort à la face du monde, l’ex-premier ministre défie ses détracteurs, les appelant indirectement à le contredire.
Koupaki évoque, par ailleurs, les « servitudes » du pouvoir en des termes non moins significatifs. « …Cette période, dit-il, m’a aussi permis de vivre les servitudes de l’exercice du pouvoir exécutif. Les tentations qui vous assaillent sont aussi des servitudes. Il faut pouvoir les dominer ». Ici également, l’homme laisse transparaitre qu’il a dû s’assujettir à des moments donnés, contre son propre gré. «C’est pour cela qu’un minimum de rigueur est nécessaire et davantage d’éthique et de morale», conseille-t-il. Même s’il reconnaît que l’expérience qu’il vient de faire est «difficile», elle est également pour lui, un impératif, ajoutant qu’il espère la partager dans d’autres enceintes. De quelles enceintes parle Koupaki ? D’aucuns susurrent déjà ses réelles intentions pour la présidentielle 2016, à la lecture de cette perspective qu’il se donne pour partager l’expérience qu’il vient de vivre. S’il est à constater que l’homme évite, à ce jour, d’aborder le combat de 2016 en des termes clairs, tout laisse croire, avec ce discours, qu’il y pense.

Discours du premier ministre sortant Monsieur Pascal I. KOUPAKI lors de la cérémonie de passation de service

• Monsieur le Ministre de l’Evaluation des Politiques Publiques et du Programme de Dénationalisation ;
• Monsieur le Directeur Adjoint de Cabinet de la Primature ;
• Monsieur le Secrétaire Général de la Primature ;
• Madame l’Inspectrice Générale de la Primature ;
• Mesdames et Messieurs les Membres du Cabinet du Premier Ministre ;
• Mesdames et Messieurs les Directeurs Centraux ;
• Mesdames et Messieurs les Invités ;
• Mesdames et Messieurs les journalistes ;
• Chers Collaborateurs.



Je suis heureux de me retrouver parmi vous après dix (10) jours d’absence, pour passer le témoin au terme de sept années de travail acharné aux côtés du Président de la République, au bénéfice des populations béninoisesIl me faut en effet passer le témoin car la roue doit tourner et nul n’est indispensable trop longtemps.
A la lecture de la nouvelle composition du gouvernement, on observe que la Primature a été supprimée. Cette suppression n’emporte nullement la disparition des quatre fonctions qu’elle était censée assumer, à savoir, la coordination de l’action gouvernementale, la conduite du dialogue social, l’évaluation des Politiques Publiques ainsi que l’élaboration et le suivi de la mise en œuvre du programme de dénationalisation, c’est-à-dire la gestion des réformes structurelles. Il s’agit de quatre fonctions majeures qui soutiennent la dynamique du développement partout dans le monde et qui doivent être déployées avec rigueur, méthode, éthique et capacité d’anticipation.
De ces quatre fonctions, le Chef l’Etat, Chef du gouvernement décide d’une nouvelle répartition, et d’en confier deux à savoir l’Evaluation des Politiques Publiques et le Programme de dénationalisation à un cadre que je connais bien depuis une quinzaine d’années. J’éprouve un réel plaisir à lui passer service. Mon plaisir est d’autant plus grand que cet homme a du mérite, qu’il est compétent et qu’il a fait ses preuves ailleurs et ici. Il est à l’image de l’ensemble des cadres qui ont travaillé de près avec moi depuis 2006.
C’est la fine fleur de l’élite administrative dont l’élite politique a besoin pour réaliser de grandes œuvres pour la Nation.
Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui, 13 août 2013, la roue tourne comme le destin l’a programmé, au profit de cet homme qui a été mon Directeur de Cabinet pendant plus de sept ans et qui, au cours de cette période, s’est acquitté de sa mission, avec dévouement, loyauté, disponibilité, abnégation et un sens élevé des responsabilités, à ma grande satisfaction. Il a été exemplaire et je le considère comme une référence du point de vue professionnel et éthique.
Je ne suis donc pas surpris que le Président de la République l’ait choisi pour assurer la continuité dans les domaines de l’évaluation des politiques publiques et de la mise en œuvre des réformes structurelles, indispensable à la stimulation de la croissance.
Monsieur le Ministre, je vous souhaite le meilleur et bon vent dans le chemin tracé ; et surtout que vous puissiez continuer d’élargir ce chemin pour participer à la diversification ordonnée de l’économie béninoise qui seule créera l’emploi et assurera le recul de la pauvreté. Pour cela, il nous faut le courage des réformes>
Il ne sert à rien de les reporter à plus tard sauf à compromettre nos chances de progrès. Le monde avance, et le Bénin ne doit pas rester en marge de cette évolution. Nous devons garder l’espérance du développement.

Mesdames et Messieurs,
Quant à moi, je pars la conscience tranquille, avec le sentiment du devoir accompli. Je voudrais remercier le Président de la République pour l’opportunité qu’il m’a donné de servir notre pays, à ses côtés, avec pour seul objectif le bien-être des populations béninoises. Il y a eu des succès mais aussi des difficultés de parcours. Mais ce qui compte le plus partout où nous exerçons des responsabilités, ce sont surtout les fines fleurs de nos actions qui s’imposeront par leur éclat et non les épines dont nous pouvons et devons contenir la douleur. J’ai beaucoup appris de cette période. Elle m’a notamment permis de découvrir l’intime relation entre la gouvernance politique, la gouvernance sociale, la gouvernance administrative et la gouvernance économique. Les interrelations positives entre les forces politiques, sociales, traditionnelles, administratives et économiques assurent le progrès.
Cette période m’a aussi permis de vivre les servitudes de l’exercice du pouvoir exécutif. Les tentations qui vous assaillent sont aussi des servitudes. Il faut pouvoir les dominer. C’est pour cela qu’un minimum de rigueur est nécessaire et davantage d’éthique et de morale. Difficile, n’est-ce pas ! Mais c’est un impératif. J’espère pouvoir partager cette expérience dans d’autres enceintes.
Les succès ont été obtenus avec votre valeureuse contribution à tous, chers désormais anciens collaborateurs. Je l’ai bien vu et senti, vous avez tous donné, depuis le Ministère du Développement, de l’Economie et des Finances en 2006 jusqu’à la Primature en août 2013, le meilleur de vous-mêmes. On donne peu finalement lorsqu’on donne de ses biens ; c’est surtout lorsqu’on donne de soi-même qu’on donne beaucoup et je vous remercie infiniment pour votre professionnalisme, votre dévouement et votre sens exceptionnel du devoir républicain qui transcende l’intérêt partisan et sectaire. Et Monsieur le Ministre, vous en avez été la pièce maîtresse, durant sept ans. Donc, vous connaissez, vous maîtrisez, vous savez faire, vous avez ainsi pris vos marques pour faire faire.

Chers frères et sœurs, membres du personnel,
Je ne doute pas que vous saurez accompagner votre nouveau Ministre avec l’engagement, l’abnégation et l’efficacité dont j’ai bénéficié de votre part durant le chemin parcouru ensemble, en équipe et en famille. La plupart des graines que nous avons semées ici sont tombées dans la terre fertile et donc ne peuvent produire que de bons fruits comme le rappellent les Saintes Ecritures dans la parabole du semeur.
Je pars donc vraiment tranquille parce que ma charge est allégée, mais surtout en vous laissant dans de très bonnes mains pour des victoires plus grandes, avec l’espérance que nous nous retrouverons car tout ce qui monte converge…

Monsieur le Ministre,
Vous avez désormais le gouvernail en mains. J’ai confiance et je crois que vous en ferez bon usage pour le bonheur et la quiétude des populations béninoises et de la République. Restez vous-même dans la Lumière, la Justice et la Vérité.
Bonne chance Monsieur le Ministre.
Dieu veille sur vous.
Dieu bénisse le Bénin !

Je vous remercie.

Christian Tchanou

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