A moins d’un mois de la tenue effective des élections communales, municipales et locales, certaines chapelles politiques, certainement en perte de vitesse, soupçonnent la Commission électorale nationale autonome (Cena) de fraude massive. Mais, la composition de la Cena et les dispositions prises par le nouveau Code électoral ne permettent pas les marges de manœuvres pour favoriser la fraude dans la gestion des résultats.
A quelques jours de la tenue des élections communales, municipales et locales, des soupçons de fraude pèsent sur la Commission électorale nationale autonome (Cena). Certains partis politiques, en conflit avec leurs bases respectives, cherchent des boucs émissaires pour justifier leurs échecs électoraux. Pour y arriver, il faut jeter du discrédit sur la Cena. A analyser de près la situation, on ne peut que parvenir à cette conclusion. Pourquoi et comment ? Vu la composition de la Cena et le contexte politique actuel, il est difficile de favoriser une chapelle politique. L’organe électoral est composé de cinq membres dont deux pour la majorité présidentielle, deux pour l’opposition (Le Prd et l’Un) et un pour le corps des magistrats (Géneviève Boko Nadjo).
En son sein, les commissaires se surveillent mutuellement. On se rappelle du débat houleux entre les membres de la Cena autour de l’authentification des bulletins ayant servi à l’organisation des élections législatives. L’opposition et la mouvance ne se font pas de cadeaux. Ce n’est pas le représentant du Parti du renouveau démocratique (Prd), Freddy Houngbédji qui permettra à celui de l’Union fait la Nation (Un), Basile Fassinou ou à d’autres membres de la Cena de frauder contre son bord politique. De même manière, ces derniers ne lui laisseront pas la main libre pour renverser la tendance contre eux. Selon les textes, toutes les décisions à la Cena sont prises en plénière.
Dans ces conditions, personne n’a les marges de manœuvres pour tricher en faveur de sa chapelle politique, en raison du contexte politique actuel. Le peuple béninois, ayant encore en mémoire l’organisation calamiteuse des élections de 2011, n’excusera pas la Cena en cas d’organisation frauduleuse des échéances politiques. Pour preuve, les grandes tendances données par la Commission électorale nationale autonome n’ont pas connu assez de modifications à la Cour constitutionnelle qui a les prérogatives d’annuler des voix.
Autres dispositions
En dehors de sa configuration politique, il est installé une commission de dépouillement représentée par tous les différents bords politiques à la Cena. C’est elle qui se charge de l’ouverture des plis et de la compilation des résultats. Des logiciels différents sont mis à contribution pour vérifier l’authenticité des résultats. Il faut qu’il ait la concordance entre leurs données avant leur validation par la Cena. Aucun membre de l’organe électoral n’est membre de la commission de dépouillement. Il est alors difficile de frauder. Dès lors, les partis politiques doivent aller mouiller le maillot sur le terrain. L’heure n’est plus aux mauvais perdants qui cherchent à justifier leur impopularité dans les soupçons de fraude.