Remaniement ministériel : Yayi face à l’usure du temps

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Publié le mercredi 3 juin 2015 | La Nouvelle Expression

© Présidence du Burkina par DR
Yayi Boni au 20è anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA)
Dimanche 19 octobre 2014.Commémoration du 20 ème anniversaire de l`Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) : Le 20è anniversaire de l’UEMOA va être placé sous le sceau de la consolidation des acquis », affirme Yayi Boni

a dernière équipe gouvernementale de Boni Yayi sera connue dans les prochains jours. A moins d’un coup de génie, le chef de l’Etat constituera un gouvernement de remerciement et de gestion des affaires courantes.

A quoi ressemblera le futur gouvernement de Boni Yayi ? La question taraude nombre de ses compatriotes qui se lancent en conjectures et supputations. De l’avis de certains observateurs de la vie politique nationale, la nouvelle équipe gouvernementale ne se distinguera pas fondamentalement des précédentes. A son habitude, le chef de l’Etat ne constituera qu’un gouvernement de laudateurs. La raison la plus évidente est que la composition de cette nouvelle équipe ne constitue pas un enjeu majeur.

Au demeurant, le chef de l’Etat, au lendemain de la piètre prestation de sa coalition aux législatives 2015, a déjà convoqué le corps électoral pour la présidentielle au 13 mars 2016. En clair, pour Boni Yayi, son départ du palais de la Marina est déjà conclu. De ce point de vue, on peut oser croire que sa dernière équipe gouvernementale sera celle de remerciement et de gestion des affaires courantes. Pour contenter ses alliés qui lui sont restés fidèles, en cette fin de mandat après neuf années de gestion, il donnera la prime à la fidélité. La stratégie trouvée par Yayi de mettre une fin surprenante aux fonctions de ses dévoués conseillers peut cacher une forme de retour d’ascenseur pour nommer les plus fideles à ses côtes.

Départ des plus fidèles

Ils partiront, ces fideles indétrônables en dépit de leur engagement indéfectible. Aké Natondé, François Abiola, Eric N’da, le tout bouillant Gatéri, le serein Abimbola, le discret Nansounon, le fidèle Issa Azizou et le beau-frère de Souza seront forcément en train de faire leurs valises car plus rien vraiment ne les maintient dans les fauteuils douillets des ministères. ‘’Salaud parfait’’ sera qualifié dans l’opinion, ce ministre qui au nom d’une fidélité s’accrochera à un poste quoique révocable à la volonté du chef suprême.

Le navire Yayi a pris de l’eau et chacun cherche sa voie. La plupart des 15 ministres élus députés chercheront leur suivie politique pour les quatre années à venir à l’hémicycle.

Survivre après Yayi

Boni Yayi n’a plus de rêve économique à porter et ces artisans qui d’une manière ou d’une autre y ont contribué, changent d’option. Le nouveau gouvernement sera carrément amené à occuper le temps. Le refuge peut être de ceux-là qui ont de tout temps rêvé occuper ce poste mais qui n’y sont pas parvenus. Des ouvriers de la dernière heure pourront déjà accourir, car il y a de la place pour tout le monde. A tout le moins, le peuple même sait qu’il ne peut rien espérer de ce gouvernement en tout cas pour ce qui est de l’eau, de l’électricité, du carburant et autres. Encore quelques mois pour suivre les adorateurs, ceux-là même qui vont justifier leur ristourne en chantant pour le chef qui vraiment pensent déjà à l’après 2016.

A la rigueur, le chef de l’Etat pourrait profiter de ce dernier gouvernement pour honorer une partie des ses nombreux engagement vis-à-vis des femmes et jeunes. Cela dit, il ne faut pas espérer avoir des personnalités remarquables dans cette équipe parce qu’il fait bon en ces temps qui courent de se démarquer de Yayi pour espérer une vie politique après 2016. Si Boni Yayi et ses équipes successives n’ont pas pu changer la réalité économique des Béninois en neuf ans de gestion, ce n’est pas en neuf mois qu’ils le pourront.

Euloge ZOHOUNGBOGBO