Chers amis du « Vendredi au féminin », nous sommes allés puiser dans les faits sociaux pour vous en sortir un qui paraît très crucial. Il s’agit d’une situation que vivent la plupart des femmes ayant un niveau d’instruction élevé. Elles sont couramment exclues des projets de mariage ou de vie commune du fait de leur niveau d’instruction élevé. A cet effet, bon nombre d’hommes évitent de s’engager avec elles pour diverses raisons.
« J’ai eu à connaître beaucoup d’hommes qui n’ont pas voulu s’engager avec moi à cause de nom niveau d’études. Ce sont des hommes qui ont soit le même niveau que moi, soit un niveau inférieur ou encore un niveau plus élevé que le mien… Ils ont pour la plupart avancé comme raison que les femmes intellectuelles sont autoritaires dans le foyer…», a confié Mélanie Aïssi, célibataire sans enfant, la quarantaine à peu près et assistance de direction dans une agence de voyage de renom à Cotonou. Comme elle, nombreuses sont les femmes qui vivent une situation pareille du fait de leur niveau d’instruction ou de leur niveau social. Un fait social qui s’explique par diverses raisons aussi bien culturelles que sociales.
Une manifestation de complexes
Selon le sociologue Darius Vègba, culturellement, c’est une manifestation de complexes pour l’homme. Etant naturellement le premier à être créé par l’être suprême, supérieur à la femme et culturellement au devant des activités qui se déroulent dans la société, c’est à l’homme que sont souvent confiées les tâches les plus rudes. Les responsabilités ont été souvent confiées aux hommes aussi bien sur les plans familial, associatif que sociatif. Mais par le fait de la colonisation et de l’avènement de l’école, les femmes, autrefois réduites aux tâches ménagères de la maison, ont eu également accès à l’éducation au même titre que les hommes. Cependant, les hommes ayant bénéficié premièrement de la scolarisation, ils sont les premiers à avoir de grands diplômes, à étudier plus longuement et à assumer les hautes responsabilités dans l’Administration. Alors, grâce à la sensibilisation et la prise de conscience, les femmes ont aussi commencé à se faire former au même niveau et à obtenir de grands diplômes que les hommes. Ainsi s’observe un décalage du niveau d’instruction entre les deux sexes. Maintenant, l’homme, se voyant supérieur à la femme, estime mal placé de se trouver en compagnie d’une femme suffisamment instruite qui peut valablement discuter avec lui.
L’émancipation de la femme
Outre cet aspect de supériorité qui relève de la nature de l’homme, il y a un autre aspect lié à l’émancipation féminine. Il faut dire que pendant longtemps la femme est restée confinée dans un rôle de second plan. Et depuis l’avènement des sensibilisations, d’une prise de conscience du fait qu’on peut confier également d’autres responsabilités aux femmes, aussi bien dans la sphère sociale, locale que dans le milieu du travail, dans une certaine opinion, il y a certaines femmes qui, une fois instruite, se disent qu’elles sont capables de faire tout ce que l’homme peut faire. Elles vont souvent plus vite dans les réflexions pendant les discussions au sein du foyer et trouve même qu’elles sont plus s que l’homme. Cependant, il y en a qui sont bien tempérées, posées. Mais il y en a d’autres qui ne sont plus suffisamment respectueuses vis-à-vis de leurs hommes du fait de leur niveau d’instruction. Elles pensent qu’elles ne doivent pas se soumettre à leurs hommes parce qu’elles estiment qu’elles sont au même niveau que ceux-ci. Il faut aussi dire que la communauté y participe également. Tenez, lorsqu’un homme fréquente une femme instruite, son entourage commence à lui poser certaines questions : Est-ce que tu pourras combler ses attentes financières ? Est-ce qu’elle ne va pas contrôler tes ressources financières ? Est-ce qu’elle ne va pas être imposante dans le foyer. Or l’homme, de nature très conservateur, n’aime pas souvent que la femme ait une vue sur ses ressources financières. Des questions qui font peur et qui font retenir certains hommes à s’engager dans le mariage avec ces femmes.
Des bases de la relation s’imposent
De l’analyse faite par les personnes ressources approchées, il se déduit que de l’éducation de base aussi bien de l’homme que de la femme, ainsi que des fondements de la relation amicale liant la femme à l’homme, dépend la construction du foyer. Aux dires du sociologue, si au départ l’homme se met dans une posture de complexé vis-à-vis de la femme, cela va durer tout le temps de l’amitié jusqu’au mariage et va se développer tout au long de la vie à deux. Ainsi, la femme se retrouvera en position de force où rien ne pourra lui être reproché ; elle sera autoritaire et elle va vouloir tout contrôler. Or, même avec son niveau d’instruction, si la femme reconnaît la place de son mari et la sienne dans le foyer, il n’y a pas de raison pour qu’un homme décide de ne pas épouser une femme d’un niveau d’étude élevé. Car il faut dire que la vie en couple est une école où l’on ne finit jamais d’apprendre, où il faut avoir une vision commune et où les principes de l’un et de l’autre doivent être respectés réciproquement.
L’instruction de la femme étant avantageuse dans le foyer du fait de sa contribution aux questions relatives à la santé et surtout à la formation des enfants, il faut une bonne utilisation de cet avantage. Car il a été démontré par des études que plus la femme est instruite, plus les enfants sont bien suivis dans leurs études et par conséquent bien formés, du fait que la femme est plus présente à leurs côtés que l’homme. Cependant, si cet avantage n’est pas associé au respect du mari, à une tempérance, au consensus, à la tolérance devant normalement régner dans un foyer pour que les responsabilités soient partagées afin d’aboutir à une harmonie, à une paix au sein du foyer, cela n’aboutirait qu’à des crises, confient certains citoyens interrogés sur la question. Ces confidences font peur à certains hommes qui, à leurs dires, se résignent à s’engager dans la vie à deux avec des femmes instruites.