Sans vouloir jouer les cassandres, on peut dire que les eaux pluviales qui actuellement inondent Cotonou, pourraient faire une victime et pas des moindres : le premier adjoint au maire de Cotonou, Léhady Soglo. C’est vrai qu’il a déjà revêtu sa tenue jaune ocre de combat et chaussé ses bottes ! Mais cette fois-ci, il aura du mal à canaliser le torrent de colère et de réprobations des citadins devenus batraciens dans sa ville. A quelques jours du début des campagnes pour les élections locales, les adversaires politiques du premier adjoint, ne pouvaient rêver mieux. C’est déjà la toile qui s’enflamme, avec des images délirantes de Cotonou-les-bains. C’est ensuite les politiques qui dans l’ombre font des projections et des additions…Normal n’est-ce pas ? « La ville travaille pour vous » affichait souvent l’édile de la ville. Dorénavant, ce sont les « eaux qui travaillent » contre le premier adjoint.
Pourtant le phénomène ne date pas d’aujourd’hui et la rengaine à ce propos est connue : Cotonou, bande de terre de 5km de large avec une altitude maximale de l’ordre 7m, est une ville située en dessous du niveau de la mer, donc cycliquement inondable. Mais le hic ici, c’est que les Soglo père et fils ont promis sortir la ville de la gadoue. Un chiffre de 400 milliards de nos francs avait même été avancé à ce propos. Depuis, ces promesses ont été emportées par les flots. Cependant, il serait honnête de reconnaître que les responsabilités sont partagées…Faute de centaines de milliards, le premier adjoint nous a sorti de l’eau un fameux 3 CI (CCCI) engloutissant des millions, tandis que les eaux poursuivent leurs ravages. Heureusement qu’entre deux eaux, un cadre de la Mairie monte au créneau. En effet à en croire le Directeur des Services Techniques de la Mairie, « 3 CI est à la ville, ce que sont les services d’urgences pour les hôpitaux ». Tiens donc ! C’est dire que cette opération ambitionne juste de soulager les populations dans les cas désespérés et non d’assécher définitivement la ville.
Donc tous ceux qui sont en ce moment victimes des inondations, doivent prendre leurs « eaux » en patience, en attendant les « urgentistes ».Ils pourront écouter en sus la nuit, la douce chorale des crapauds et grenouilles...Visiblement par ces temps de pluies doublés de campagnes électorales, ce n’est pas seulement la ville qui aura besoin d’un service d’urgence. Son premier responsable aussi pourrait y recourir. En effet, le temps et les chiffres des dernières élections dans la 15è et la 16 è circonscriptions électorales, ne plaident pas en sa faveur. Lui qui a un gros défi à relever, pour s’affranchir définitivement de la tutelle parentale qui le gêne aux entournures : réussir seul à conquérir le fauteuil de « papa » à la Mairie, après avoir arraché celui de « maman » à la tête du parti. C’est l’unique condition pour passer de Vinagnon à Vignon et pourquoi pas à Vidolé ? Tout un programme.
Surtout face à de sérieux adversaires qui ont juré sa perte. Mais attention : que les Frap et consorts, les Prd et UN, qui ricanent à l’idée de voir l’actuel conseil municipal et son chef emportés par les eaux, n’oublient point que « celui qui n’a pas gagner l’autre rive ne doit pas se moquer de Léhady qui se noie ».Encore que l’homme dispose d’un service d’urgence, doté sans doute de sacré maîtres-nageurs !
Tafê
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