Le ministre des affaires étrangères, Arifari BAKO, était face aux journalistes en début de cette semaine. Objectif de cette rencontre avec la presse, officialiser l’accord entre le Bénin et l’imprimerie Nationale de France pour l’impression des passeports biométriques diplomatiques et de service. C’était en présence du corps diplomatique français résident au Bénin.
Les passeports diplomatiques et de service des Béninois seront désormais imprimés par l’imprimerie Nationale de la France. C’est la substance de l’accord signé cette semaine entre le ministère béninois des affaires étrangères et la direction de l’imprimerie nationale de France. Selon les propos de Arifari BAKO, ministre des affaires étrangères, « c’est un soulagement puisqu’étant souverain, le Bénin pourrait se rassurer du fait que ces données soient dans les acarnes du « colonisateur » qui saura bien prendre soin d’elles ». Au moment donc où les passeports ordinaires seraient en train d’être imprimés sur le territoire national par le technicien national disposant d’une vaste connaissance en la matière avec des prix forfaitaires, Elias AKOGBETO, ceux dits diplomatiques ou de services porteront les empreintes des Français. Une telle initiative, loin de créer et de valoriser les potentiels professionnels dont dispose le Bénin, l’expose à tout, sans exception aucune. « Le passeport contient des données personnelles qui sont censées être confidentielles. Ces données devront être mises à la disposition de la police nationale pour des fins relevant de la souveraineté nationale », a signalé le commissaire, Secrétaire Général du Syndicat National de la Police (Synapolice), Waïdi AKODJENOU sur une station radio de la place. Tout comme ce gradé de la police nationale, les Béninois, même les plus lambdas, savent qu’il s’agit là ni plus ni moins de l’exposition des données personnelles des citoyens béninois envisageant l’établissement d’un passeport diplomatique ou de service. Par cet accord, le gouvernement béninois vient de vendre publiquement et officiellement les données secrètes de ses concitoyens à des blancs, ceux qui ne visent que leur intérêt et qui sont disposés à tout pour tout n’avoir rien que pour eux seuls. « Quelque soit la raison qui soutiendrait cette décision, elle est mal pensée et ne garantit aucune crédibilité à l’Etat béninois qui se dit un Etat souverain », s’est indigné un observateur qui requiert l’anonymat. Selon les explications fournies par le ministre des affaires étrangères, « la décision fait suite à la suppression par la France et bientôt des autres pays européens de l’utilisation ou de l’exigence du visa ». Tout porte donc à croire que les Béninois, après l’obtention de leur passeport, sont incapables de s’offrir des séjours en payant ou en remplissant les formalités pour l’obtention de cette carte Visa. Le Bénin, par cet accord, renie une fois encore à sa souveraineté et s’emprisonne, en ce 21ème siècle, dans les carcans du colon. Qu’est-ce qui pourrait empêcher les dirigeants du Bénin si, entre temps, ils avaient décidé de confier la confection de ces passeports à des opérateurs et prestataires béninois ? C’est à croire que le ministre des affaires étrangères vient, par cet acte, de mettre en exécution son sulfureux plan peaufiné deux ans plus tôt.
Josaphat FINOGBE