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Crise au ministère de l’Intérieur : Autorités et policiers à couteaux tirés
Publié le samedi 6 juin 2015  |  Le Matinal
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© Autre presse
Le ministre de l’intérieur, de la sécurité publique et des cultes, Simplice Dossou Codjo




La suspension de la mesure du port de casque, la tentative de détournement des primes pour le compte des dernières élections législatives destinés aux policiers, et la non-promulgation du statut particulier des fonctionnaires de police et assimilés, sont des sujets qui alimentent la tension entre le ministre en charge de la Sécurité publique et la Police nationale. Le ministre Simplice Codjo est plus que jamais en conflit d’une part avec la hiérarchie policière, et d’autre part avec les policiers.

Il y a plusieurs raisons qui expliquent la guerre froide qui oppose le ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique, Simplice Codjo et les policiers. D’abord, le 17 avril 2015, un communiqué de presse, dont la teneur est une copie conforme du message radio adressé aux préfets des départements a été rendu public par le ministre de l’Intérieur. A quelques jours des élections législatives, l’autorité demandait expressément aux destinataires des correspondances (préfets et responsables de police) de prendre les mesures idoines pour surseoir aux opérations de répression dans le cadre du contrôle du port de casque. Il justifie sa décision par le souci de préserver la paix en cette période électorale sensible. Mais, il n’a jamais dit comment le port de casque devenu déjà une habitude pour la grande partie des populations peut déboucher sur des troubles à l’ordre public. L’opération connaît un plein succès déjà et sans en tenir compte, ce communiqué pour le moins farfelu et aux contours assez flous, vient semer le trouble. Dans le même communiqué, il est indiqué que la mesure du port de casque est toujours obligatoire. Ce communiqué précise que la mesure d’interdiction de la répression est en vigueur durant la période électorale.

Confusion

Le ministre Simplice Codjo n’a jamais délimité la période en question. Le Bénin sera en période électorale jusqu’en 2016 et, et les vies seront exposées pendant toute cette période. Ça sonne mal et cela n’est pas digne d’un ministre de la République.

La hiérarchie policière qui vantait déjà les mérites de l’opération, quand bien même ses débuts ont été douloureux, s’est sentie fragilisée et poignardée dans le dos. La contestation a été ressentie dans les rangs des flics, avant que certains, quoique révoltés, ne se mettent au pas. Conséquence, le Directeur général Louis-Philippe Houndégnon et ses hommes ne se préoccupent plus de la sécurité des motocyclistes. Ils croisent les bras et assistent impuissants aux déplorables accidents DUS au non-port de casque. Ils continuent de subir toutes sortes d’injures proférées par des usagers qui applaudissent dans l’ignorance et l’insouciance la décision du ministre. Mieux, des scènes de provocation auxquelles on assiste dans les rues mettent à mal la corporation policière. Beaucoup considèrent la décision du ministre, comme une mauvaise option.

Le but est ailleurs

En réalité, le but poursuivi est ailleurs. Aujourd’hui comme avant les élections législatives, le gouvernement affaibli et en quête d’un nouveau souffle, a cru qu’en renonçant à cette opération, donnera réponse à une demande de certains citoyens, qui en échange, lui accorderont leurs soutiens. C’est une monumentale erreur qui a démoralisé les policiers et suscité de vives critiques au sein du peuple. Et, on craint pour la suite. Car, demain, quand il voudra remettre la mesure en vigueur, le devra compter sur la réticence des policiers à s’exécuter. En clair, c’est l’une des raisons du mécontentement qui se lit dans le rang des fonctionnaires de police.

L’autre sujet, source de mécontentement, c’est l’attitude du gouvernement et de son chef face au statut particulier des forces de sécurité publiques et assimilés. De façon inattendue, le président de la République a refusé de promulguer le texte voté par les députés. Cela exaspère, et renforce leur colère. Pour les responsables syndicaux, c’est une attitude de mépris à l’égard de la corporation, une illustration de l’indifférence de ce régime face aux problèmes du monde des policiers. Avec un pouvoir d’achat insignifiant, une condition de travail insoutenable, les fonctionnaires de police espéraient que le seul moyen de les sortir de la précarité, c’est la promulgation de leur statut spécial. Mais Yayi Boni et son gouvernement ne s’en préoccupent guère. Pour couronner le tout, les fonds destinés à payer les primes des policiers dans le cadre de la sécurisation des élections législatives du 26 avril 2015, ont subi des coupes. Des 350 millions Fcfa, l’enveloppe a été frauduleusement diminuée jusqu’à 240 millions Fcfa. Ce qui a soulevé la grogne du Secrétaire général du Synapolice, Waïdi Akodjènou. Il accuse le ministre Simplice Codjo et la mafia policière de détournement des primes.

Ce qu’a contesté le directeur de cabinet du ministère incriminé, qui a organisé une conférence de presse pour se défendre. Mais, sa sortie n’a rien de convaincant. Ainsi contesté, et sommé par le chef de l’Etat, selon nos informations, le ministre de l’Intérieur décide finalement de restituer les 350 millions Fcfa. Il aurait appelé en personne le Directeur général de la Police nationale Louis-Philippe Houndégnon pour demander de prendre les dispositions pour retirer les fonds. Un recul qui illustre la tentative de magouille qui s’organisait dans l’entourage du ministre. Un épisode de ce feuilleton qui n’est pas loin de terminer, mais qui conforte le Synapolice dans sa logique de dénonciation et de la défense des intérêts de la corporation. Malgré, la restitution des fonds, le Synapolice maintient l’Assemblée générale prévue pour demain samedi 06 juin 2015 à l’Ecole nationale de Police.
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