Le photographe du Chef de l'Etat, Yves Trougnin, décédé le 30 Mai dernier au Cnhu, a reçu ses derniers hommages dans la journée du samedi 06 Juin 2015. La messe d'enterrement s'est déroulée à la paroisse Sainte-Rita de Cotonou en présence de personnalités politico- administratives, parents, amis et collègues. Ensuite, l'inhumation a eu lieu dans l'intimité familiale à Zogbadjè, Abomey-Calavi.
« Il a donné le maximum de sa vie pour servir ses frères », a martelé le père célébrant, Gomez Bernardin, dans son homélie pour indiquer que Yves Trougnin aura fait œuvre utile au cours de son passage sur cette terre. ce point de vue sera renfoncé par d'autres témoignages. Le regretté a été, selon les convictions des uns et des autres, un homme d'une générosité prononcée, discret et sans complexe. En dehors donc de son métier qu'il a pratiqué avec talent et dextérité, Yves Trougnin reste un homme de qualité que nombre de personnes regrettent aujourd'hui. en tout cas, ceux qui l'auraient fréquenté de très près. L'impressionnante foule qui était venue effectuer la dernière procession de l'ultime voyage du défunt a été la marque de l'attachement à lui consacré de son vivant. Désormais, on ne parlera de lui qu'à travers ses œuvres. Puisque derrière lui, il a laissé, à l'âge de quarante-sept ans, un foyer sans enfant, selon les témoignages d'un de ses proches parents. Diplômé de la prestigieuse école de journalisme Cesti du Sénégal, Yves Trougnin est apprécié par ses collègues pour la qualité de son travail. « L'amour que nous témoignons pour nos proches qui sont partis, est un amour qui est plus fort que la mort. Et si Yves n'est plus des nôtres aujourd'hui, dans notre cœur il reste présent parce qu'on a tissé des liens avec lui », a fait comprendre Gomez Bernardin avant de recommander une communion de prière à l'endroit de l'illustre disparu pour le repos de son âme.
Inhumation de Yves Trougnin
Ils ont dit :
Franck Kpotchémè : Président de l'Union des professionnels des médias du Bénin(Upmb)
« C'est un passage obligé, mais c'est trop tôt. »
Il faut dire que Yves ce fut un collègue. Parce que nous avons travaillé ensemble au quotidien Le Matinal en 2000. C'est là que je l'ai découvert. J'ai découvert un confrère talentueux, un confrère très humble très effacé, très discret. Yves ne parlait pas deux fois. Il faut dire que c'était même difficile de l'entendre parler. Il ne parlait pas simplement. Nous avons eu une très franche collaboration. La dernière fois que je l'ai vu, c'était à la maison des médias. C'était la dernière image que j'ai de lui, et je le taquinais en disant que si c'est à cause du palais qu'on ne le voit plus. Je n'ai pas appris également la nouvelle de sa maladie, ça m'a surpris. J'ai juste vu un poste sur un des réseaux sociaux, je ne sais plus si c'est Wat sup ou Facebook, qui disait qui a les nouvelles de Yves Trougnin ? je n'ai pas compris qu'il était souffrant. Et donc j'ai été surpris par la nouvelle de sa mort. Parce qu'il a encore beaucoup à apporter à notre corporation. Nous sommes en train d'aller dans une phase importante, je dirai une révolution importante, celle du numérique où on aura encore plus besoin des photojournalistes parce que le numérique ne sera pas sans les images. Au contraire ce sera beaucoup plus les images. Et nous avons encore besoin de lui. Parce que celui qui travaille aux côtés du chef de l'Etat, on ne peut plus douter de ses qualités professionnelles. C'est un passage obligé, mais c'est trop tôt d'apprendre qu'il nous quitte à 47ans. J'aurais souhaité qu'il soit encore avec nous pour relever les défis qui sont ceux de la profession. Nous allons demander au bon Dieu de l'accueillir dans son royaume. Et que de là où il est désormais, qu'il puisse nous accompagner pour que tout ce qu'il n'a pas pu faire nous puissions le faire pour lui.
Serge Yéhou : Comédien réalisateur et directeur de ''Disque production''
« Yves c'est tout simplement un professionnel de l'image. »
Yves Trougnin c'est un ami, un monsieur que j'ai pris le temps de connaitre. C'est celui-là qui est très calme et professionnel dans son domaine. Il est partout où le chef de l'Etat passe. Parce que c'est lui qui est le garant des images du Chef de l'Etat. Donc nous avons perdu un ami, un frère, un collègue que nous pleurons tous aujourd'hui. Nous sommes là pour lui rendre hommage pour qu'il aille rencontrer le père céleste dans la paix. Et que son âme repose en paix comme on le dit. Yves c'est tout simplement un professionnel de l'image. Il m'a pris beaucoup d'images qui sont restées avec lui, malheureusement je ne sais pas comment les recevoir. Plaise à Dieu, je vais me rapprocher de ses parents. C'est un monsieur qui aime son métier, il a une passion folle pour son travail. Nous venons donc de perdre un valeureux fils du pays. Et notre métier de l'image vient aussi de perdre un professionnel émérite.
Éric Dossouhoui : Neveu du regretté
« Yves il est parti sans enfant... »
Contrairement à tout le monde, je ne suis pas en larme. Je ne pleure pas parce que je sais qu'il va rejoindre une vie meilleure à celle de la terre. La dernière que je l'ai vu, il était à bord d'un véhicule qu'il a pris nouvellement. J'ai dit ah bon! Tonton tu as fait ça et tu ne m'as rien dit ? On l'appelait communément Tonton Yves. Et il m'a dit « Oui, écoute on se voit, on se voit... » Puis quelques jour plus tard j'ai appris qu'il est malade. Et je me suis refusé d'aller lui rendre visite parce que j'avais espoir. Et trois jour avant qu'il ne rejoigne la maison du père céleste, on m'a encore dit ça ne va pas, et j'ai dit non ça ira. Yves va me revenir. Malheureusement ou heureusement nous voilà ici pour célébrer une messe en sa mémoire. Bon, Yves il est parti sans enfant, mais nous ses enfants nous sommes là. Et c'est quand on voit tous ces aspects de la chose qu'on a envie de pleurer. Mais nous n'allons pas mettre notre foi en doute. Nous avons espoir que l'œuvre qu'il est venue accomplir sur cette terre, Dieu le lui reconnaitra. Parce que sur dix personnes, même pas une ne parlera en mal de Yves. Il est fair-play, il est à ta disposition. Alors c'est une grosse perte, si nous allons tenir compte de la considération humaine sur terre. Mais je sais qu'il a un très grand rôle à jouer auprès du père. Il est parti. Vive Yves.
Epiphane Quenum : ami d'enfance du défunt
« Je n'ai jamais vu cet homme en colère. »
Je suis très proche de la famille Trougnin. Et Yves c'est vraiment un homme très sympathique et très effacé. Depuis que moi j'ai connu la famille Trougnin, je n'ai jamais vu cet homme en colère. C'est douloureux de le savoir partir avec toutes ces vertus. Le dernier moment que j'ai partagé avec lui c'était dans son village natal à Zai précisément à Aglankpa. Là on c'était rencontré au cours de l'enterrement de son oncle. Il m'a pris par la main et m'a dit « député », il m'appelle ainsi puisque mon nom semble être identique à celui de l'honorable, bref, il m'a tapé sur la main et disait « fêtez seulement ». C'est le dernier moment que j'ai eu à partager avec lui.