Me Adrien Houngbédji n’a reçu le moindre centime en guise de remboursement de ses frais de campagne au titre de la présidentielle de 2011. Contrairement à la campagne médiatique qui tente de le faire croire. Jusqu’au vendredi dernier, aucun virement n’a été constaté à cet effet, affirme-t-on dans l’entourage du président du PRD. Pourtant, le décret de remboursement a été pris depuis le 12 juillet dernier, soit depuis plus d’un mois, et il ne reste que le virement par le Trésor dans le compte bancaire inscrit au dossier. Mais jusque-là, rien n’a été fait. C’est dans ces conditions qu’est intervenu le remaniement ministériel ainsi que le non du PRD de rentrer dans le nouveau gouvernement.
Plusieurs responsables du PRD ne cachent pas leur colère de voir la liaison faite entre le remboursement des frais de campagne et le positionnement du parti sur l’échiquier politique national. Certains n’hésitent pas à parler de manœuvres visant à faire pression sur leur parti. En effet, un proche de Houngbédji s’interroge sur la quasi-concomitance entre le traitement de ce dossier et l’offre faite au PRD de rentrer au gouvernement. En effet, c’est le 12 juillet dernier que le décret a été signé et a arrêté le montant à payer à 651.183.450 Fcfa. Mais le virement a été retardé jusqu’au 8 août où les ministres ont été mis en congé. Et c’est dans ce contexte que le chef de l’Etat a sollicité Me Adrien Houngbédji pour lui proposer de faire entrer deux de ses lieutenants au gouvernement. Tout ceci alors qu’un projet de révision de la constitution est en souffrance à l’Assemblée nationale. Il n’en faut pas plus pour que, dans les milieux PRD, on soupçonne une manœuvre politique qui aurait pu piéger le parti.
Chez les Tchoco-Tchoco, on reste persuadé que le non de leur parti de participer au gouvernement pèsera lourd dans la suite à donner au dossier de remboursement des frais de campagne. Avec le refus poli à la proposition de nommer deux ministres, on voit mal le gouvernement se dépêcher à décaisser les 651 millions au profit de Me Adrien Houngbédji. Des 1,3 milliards espérés, c’est finalement 651 millions que le gouvernement accepte de payer. Il ne faut pas oublier que ce non signifie également un non à tout projet de révision de la constitution.