L’émission d’une chaine de télévision privée, analysant à sa manière l’élection de Me Adrien Houngbédji au perchoir, a laissé entendre, que l’homme d’affaires, considéré jadis par le gouvernement Yayi, comme l’ennemi public numéro un, pourrait se porter lui-même candidat à la prochaine présidentielle.
L’idée d’une candidature de Patrice Talon à la prochaine présidentielle serait devenue incontournable, à la suite du rôle déterminant joué par celui-ci pour faire gagner l’opposition lors des législatives, et surtout parce que l’opposition ne disposerait selon les commentateurs pas de leaders, ni ne peut porter une alternative crédible pour 2016. En conséquence, il faut s’attendre à la candidature de Patrice Talon à la présidentielle qui apparaît comme un fédérateur. On comprend le tollé général des états-majors des partis politiques qui a suivi l’émission.
Pour les uns, c’est une émission téléguidée, afin d’instrumentaliser l’opposition et le nouveau président de l’Assemblée nationale, qui ne serait rien d’autre que la fabrication de l’homme d’affaires. Pour d’autres c’est Patrice Talon lui-même qui serait à l’origine de ce scénario. Face à ces contradictions et compte tenu du malaise suscité par ces propos relevant de commentaires des journalistes, l’entourage de Talon a tôt fait d’apporter un démenti. Patrice Talon n’est candidat en rien, ont déclaré sans ambages plusieurs de proches. Il a certes joué un rôle très déterminant dans la sauvegarde de la démocratie, mais il n’a mandaté personne pour parler en son nom. D’ailleurs une telle attitude selon son entourage serait contre-performant et ne ferait que raviver les tensions alors que le Bénin a besoin de paix.
Pour Talon, pas question de casser l’unité de l’opposition
Ses proches ironisent en disant par où passerait-il pour faire campagne ? A-t-il besoin du poste de président pour exister ? Faut-il davantage humilier l’actuel chef de l’Etat, qui, faut-il le rappeler, est officiellement soumis à l’exercice du passage de témoin? Est-ce que notre classe politique, bien qu’en relation avec l’homme d’affaires, accepterait de se prêter à ce jeu de revanche personnelle ? Bien de choses, qui montrent que les journalistes sont bien allés au-delà des pensées de l’homme d’affaires. La sagesse, admettent-ils volontiers, reconnaît à chacun de garder sa place. Il faut confier la cité dans les mains de politiques doués pour le faire. Il continue en disant qu’il revient aux Béninois de choisir leur président de la République. En définitive, on retient que Patrice Talon n’envisage pas de casser l’unité de l’opposition réunie. Il espère qu’un consensus va se dégager pour désigner le candidat qui va réconcilier tous les Béninois, et remettre le pays sur orbite.
Brice Ogoubiyi