Les députés de la 7è législature n’ont pu constituer hier lundi 8 juin les groupes parlementaires. Lesquels groupes sont indispensables à la mise en place des Commissions permanentes. La séance plénière prévue à cet effet a été reportée à ce mardi matin par le président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji qui a manifesté toute sa détermination à finir avec ce dossier avant son investiture prévue pour le lundi 15 juin prochain.
La bataille pour le contrôle des Commissions permanentes a déjà commencé à l’Assemblée nationale. Chacune des forces en présence, Mouvance et Opposition, est bien consciente que la moindre erreur peut lui être fatale. Comme dans un jeu de POKER, personne ne veut donc dévoiler son joker. Les deux camps se regardent en chien de faïence attendant que l’autre abatte d’abord sa carte pour pouvoir organiser la contre-attaque. C’est en quelque sorte le jeu auquel les députés se sont livrés tout au long de la séance plénière d’hier à l’Assemblée nationale. L’unique point à l’ordre du jour était la constitution des groupes parlementaires. Cette séance plénière, la toute première de la 7è législature, a duré à peine une heure d’horloge.
«Je constate que l'Assemblée nationale n'est pas encore prête pour les déclarations de constitution de groupes parlementaires», souligne le président Adrien Houngbédji. C’est à ce constat qu’il est parvenu après avoir appelé chaque camp à déclarer son groupe parlementaire. Mais silence radio au sein de l’hémicycle. Il n’a enregistré aucune réponse de la plénière. Signe que ni la Mouvance, ni l’Opposition n'était prête.
Face à cette situation, Rosine Vieyra Soglo sollicite le report de la séance à jeudi prochain. «Je vous demande très respectueusement de nous permettre de revenir jeudi prochain, s'il vous plaît monsieur le président», a-t-elle déclaré. A sa demande, Me Adrien Houngbédji a opposé des contraintes dont celle relative à l'obligation pour l'institution d'amorcer véritablement le travail. Pour le président de l’Assemblée nationale, la séance va être renvoyée. Mais elle ne sera pas renvoyée à jeudi comme le souhaite la doyenne d’âge des députés de la 7è législature. «Nous devons commencer à travailler. Et nous ne pouvons pas commencer à travailler si nous n'avons pas fait les Commissions permanentes. Lesquelles Commissions ne peuvent pas être constituées si nous n'avons pas fait les groupes parlementaires. Par conséquent nous allons renvoyer non pas à jeudi mais à demain », insiste Me Adrien Houngbédji qui souhaite voir la 7è législature opérationnelle avant la fin de cette semaine. Pour lui, si les groupes parlementaires ne sont pas faits ce mardi, il considère tous les députés comme non inscrits conformément aux dispositions de la loi.
La colère de Rosine Soglo
Ils présentent au bureau de l’Assemblée nationale leur candidature à la commission de leur choix. «C'est de la dictature. Nous ne sommes d'accord sur rien du tout », lâche Rosine Vieyra Soglo. «S'il y a dictature, c'est la dictature des textes», rétorque le président Adrien Houngbédji visiblement déterminé à boucler le dossier de constitution des groupes parlementaires suivi de la mise en place des cinq commissions permanentes avant sa cérémonie d’investiture du lundi 15 juin prochain. Selon lui, il faut qu’à cette occasion il présente au peuple béninois toute l’équipe dirigeante de la 7e législature depuis le bureau jusqu’aux présidents des Commissions permanentes en passant par les présidents des groupes parlementaires.
C’est avec cette pression du président de l’Assemblée nationale aux trousses que les députés se sont séparés hier à l’hémicycle. Qu’est-ce qui va se passer au cours de la plénière de ce jour ? Les députés vont-ils mettre en place les groupes parlementaires ou se constituer non inscrits ? On attend de voir.
Houngbédji pose ses principes de base
A l’entame de la séance plénière d’hier, le président de l’Assemblée nationale a mis à ses collègues députés l’accent sur la ponctualité. Ils doivent en faire leur bréviaire. Selon lui, la séance plénière programmée à 10 heures doit démarrer à l’heure indiquée. « A 10 heures précises je rentre à l’hémicycle. Je vérifie le quorum, s’il n’est pas atteint je renvoie la séance à une heure plus tard comme le prévoit le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Et à 11 heures je démarre avec ou sans quorum», avertit le président Adrien Houngbédji qui veut en finir avec les longs retards dans le démarrage des séances plénières au Parlement.
Le nouveau président de l’Assemblée nationale semble avoir tiré leçons des fausses notes des législatures précédante pour soigner l’image de la 7è législature. Me Adrien Houngbédji aura marqué un gros point s’il parvient à respecter ce principe et l’inscrire dans les habitudes de ses collègues députés.
Th. C. N.
Par Thibaud C. NAGNONHOU, A/R Ouémé-Plateau