Parce qu’elle est un facteur freinant le développement, la malnutrition constitue aujourd’hui une préoccupation pour les Etats et les Organisations internationales. C’est ce qui justifie l’organisation prochaine à Cotonou d’un forum national sur les 1000 jours de vie : défis de la malnutrition chronique au Bénin. A ce titre, il a été organisé, à Cotonou, dans la matinée d’hier lundi 8 juin, un briefing média sur le sujet. Des échanges fructueux qui ont permis aux uns et aux autres de se mettre au même diapason sur la question.
Ils sont une vingtaine de journalistes venus aussi bien de l’audiovisuel que de la presse écrite et chargés des questions de l’enfance à prendre part à un atelier d’échanges qui a eu lieu hier dans les locaux de l’Unicef à Cotonou.
Dans son mot de bienvenue, la représentante résidente adjointe de l’Unicef au Bénin, Isabelle Bardem a indiqué qu’à l’instar des grands pays du monde, sa structure chargée des questions liées à l’enfant accorde une importance aux médias.
« Les journalistes sont de véritables acteurs du développement. Votre présence à cet atelier montre que vous attachez une importance au développement du pays, à la promotion des droits des enfants», a-t-elle laissé entendre. Puis, elle annonce qu’il y aura un Forum de haut niveau qui se tiendra du 11 au 13 juin prochain à Cotonou sur la question. Des assises qu’elle qualifie de capitales parce que devant permettre de mettre en lumière un problème majeur de développement. Un problème majeur de santé publique; un problème de droit des enfants qui est la malnutrition chronique. «La malnutrition chronique est très nuisible mais pas visible à l’œil nu parce qu’on ne peut la déceler si on ne voit pas l’âge de l’enfant, si on ne voit pas sa taille. Plusieurs études faites au Bénin par l’INSAE ont montré que la malnutrition est un problème sérieux. De façon générale, on dépasse le seuil des 30% fixé par l’OMS. «Dans un pays où plus de 30% souffrent de malnutrition chronique on considère que c’est un problème sérieux et malheureusement, c’est le cas au Bénin», a dit la représentante résidente adjointe de l’Unicef. Elle ajoute que le Forum de haut niveau va réunir plusieurs experts et décideurs pour faire l’état des lieux de cette problématique au Bénin et voir ce qui pourrait être fait ensemble pour réduire la malnutrition au Bénin.
Entretien sur la question
Après cette phase protocolaire, deux spécialistes des questions de nutrition ont entretenu les journalistes sur la question. Le premier, Ambroise Nanéma, spécialiste en nutrition en fonction à l’Unicef, a présenté un exposé sur la malnutrition aigue sévère, sa définition, ses causes, les approches de solution.
Pour sa part, Andréa Houindoté du Conseil national de l’alimentation et de la nutrition a entretenu les professionnels des médias sur la malnutrition chronique, le contexte au plan international et national, ses causes au Bénin, les approches de solution pour endiguer le phénomène au Bénin. Elle a insisté sur les actions du Mouvement pour le renforcement de la nutrition qui regroupe 55 pays dont le Bénin. Son objectif, indique-t-elle, est d’intensifier les interventions nécessaires afin que tous les pays puissent bénéficier d’une bonne nutrition.
Les interventions des deux communicateurs sont de temps à autre soutenues par d’autres experts consultants tels que Joseph Dossou Hessou et Ambroise Agbota. Ils ont démontré, chiffres à l’appui, combien la malnutrition abrutit l’enfant, retarde son développement donc constitue un frein au développement des pays.
Sabin LOUMEDJINON